Mikoto, en sentant les doigts hésitant du rouquin contre sa mâchoire, crut au début qu'il quêtait seulement ses lèvres, alors il relâcha son érection et appuya cette même main contre le lit.

「 Et vous... ? 」

Oh, lui?... Il releva son menton pour plonger son regard dans le siens. Un petit sourire énigmatique venait de fissurer le marbre de ses traits, nuançant ses deux orbes dorées d'une lueur mi-amusée, mi-excitée. Enfin, du moins, ça devait peut-être paraître "énigmatique" pour quelqu'un qui s’apprêtait à ouvrir son coeur et ses cuisses pour la première fois - n'est-ce pas ?

Mikoto posa sa main libre contre la joue de Yata, puis de son pouce, retraça sa lèvre inférieur en appuyant légèrement dessus, plutôt distrait, il murmura...

「 Si je continue à les fixer, j'vais encore y céder... 」

Fit-il en entrecoupant le contact visuel le temps de fixer les dites tentatrices, comme pour appuyer sa déclaration. Son regard, cependant, aussi baladeur que ses mains, finit un peu perdu entre son plexus et son téton, et il aurait finit encore plus bas s'il ne trouvait pas l'expression paumé de Yata encore plus bandante sur le coup.

Puis il quitta la lèvre pour poser sa main contre celle qui lui tenait sa propre mâchoire, et la décala -sans cesser de le mater.

「 ... parce que tu ne me laisses pas fourrer le nez plus bas, hm? 」

Oui, il avait remarqué que depuis tout à l'heure, Yata l’empêchait presque de glisser ses lèvres hors des siennes -et surtout sur son corps. C'était peut-être pas volontaire aussi, mais le ton semi-réprobateur de Mikoto était tout sauf... innocent.

Le roi lécha la paume de Yata - qui avait été dans la sienne pendant tout ce temps. D'une manière qui exhibait bien ses intentions peu saines, aussi. Enfin, il ne tentait même pas de les cacher, tiens...

Suoh reprit les caresses sur son membre après ça, se gorgeant de ses gémissements qui le rendaient... franchement dur. Même qu'il commençait à se sentir à l'étroit dans son jean, mine de rien.

Il se redressa ensuite juste assez pour avoir sa joue au niveau de son genou plié. Mikoto pivota la tête et se mit à lui embrasser le coté inférieur de ses cuisses, remontant sensiblement mais sans plus - sa main occupait déjà son sexe.

Des baisers mouillés pour des lèvres gercées. L'excitation, la chaleur en trop étaient telle qu'elles asséchaient sa bouche rapidement. L'arrière gout de nicotine devait lui aussi lui donner cette impression de déshydratation, mais pas la volonté de se concentrer sur ce genre de détails. Son attention était captivée par l'expression de Yata, à moitié cachée par son poignet. Il pinça la peau, puis aspira doucement l'épiderme de l'intérieur de ses cuisses. Le suçon se formerait sans doute instantanément au vu du sang qui se gorgeait autour de cette zone du corps... mais il faisait toujours sombre. Mikoto ne pourra pas contempler sa marque,...

Pas pour l'instant.

Sa main quitta son érection, et malgré lui, un soupire de frustration s’échappa de ses lèvres, se répercutant à moitié contre la peau qui était à portée de sa bouche. Frustrant, que c'était, terriblement. Chaque frisson qu'il sentait filer sous ses lèvres, il voulait le transformer en tremblement. Il se rendait compte que ce qu'il lui avait promis plus tôt... n'était pas quelque chose d'actuellement possible à réaliser. Il ne voulait même pas essayer de le détendre, en fait. Déjà qu'il avait un mal de chien à garder un tant soi peu de tenue..

En parlant de tenue, il porta sa main libre à son propre pantalon, le dégrafant puis le dé-zippant. Puis sa voix, qui s’aggravait de seconde en seconde -sisi, c'est possible- détona dans la pièce

「 T'as de quoi ? 」

Pas très précis, en effet. Il se redressa sur ses coudes, revenant au niveau de son visage. Son propre ventre frottant à un moment contre le sexe tendu du rouquin, il le regarda -du moins tenta de captiver son regard

「 Capote. 」

Capote et cie.

Il attendit que le plus jeune lui réponde, ou du moins lui indique l'emplacement. Avant de tendre la main pour les chercher de lui-même (capotes + Lulubrifiants, comme convenu, hein).

Il se redressa ensuite légèrement avec son dû en revenant à ses yeux.

「 ...tu te retournes ? 」

Une interrogation plus qu'un ordre, car il laissait le choix au rouquin. Qu'il se retourne ou pas, lui il se débrouillerait dans toutes les positions, ahum. Il dut sentir bien l'angoisse se dégageant de Yata à cet instant, car il se permit d'ajouter en plus, un murmure.

「 Ça fera mal, mais pas pour longtemps... 」

...il est un peu, teubé, hein ? Pas très doué pour rassurer. Mais lui, il se contentait que de dire la vérité...

Un suçon dans le cou est généralement difficile à cacher. Mais bénie soit cette invention qu'est le col roulé, vous certifieront certains - lorsque, bien sûr, l'on a pas froid aux yeux de les porter en plein été - notez l'ironie. En revanche, maudits soient ces foulards autour du cou qui vous rendent LE pédéraste par excellence, à donner l'impression qu'on vous a tamponné un "je suis pd." clignonant sur le front, et clignotant de loin. Bref, dans tous les cas, vous êtes grillés quoi.
Une suçon entre les cuisses, par contre, disons que c'est plus... intime ? Sans blague. Mais le genre d'intimité qu'on ne peut éluder -même pour un coincé-, une marque qu'on remarque sans le vouloir pendant qu'on enfile son boxer, par exemple. Elle est là pour vous rappeler que ce n'est pas la peine de nier ce que vous avez foutu -dans le cul- et avec qui. Une sorte de souvenir de voyage, hein ?~

「 J'vous... j'vous fais confiance. Mikoto-san... 」

Il plissa les yeux en penchant la tête pour le marquer distraitement sur la clavicule non tatouée. Oui, encore. Pouvait-on considérer ce geste comme une réponse au choix de Yata ? Car comme déjà cité, le Roi Rouge ne s'inquiétait des petits détails, mais juste des gros - genre celui qu'il a dans le pantalon actuellement.

Sa bouche avide dégringola des clavicules, parsemant la peau de baisers doux.
Une fois revenu au niveau inférieur, il jeta un coup d'oeil au beau visage du rouquin. Pas sûr que ce dernier ait maintenu le contact visuel, et ce serait dommage pour lui, car il aurait raté un regard attendrit à son égard, rien que pour lui.

Comment ne pas le devenir (attendrit, suivez un peu, roh) ? Comment s'empêcher de couver du regard cet être qui s'offrait aveuglement à vous, et ce malgré la peur qui lui creusait littéralement le ventre ?
Si Mikoto n'accordait trop d'importance à ce semblant d'admiration avant - même si, avouons-le, il n'était pas assez futé pour mettre la définition exacte sur le comportement de Yata. Il considérait cela davantage comme une preuve de fidélité sans faille, pas seulement à lui, mais à tout The Howling Flame. Bref, la confiance que lui fiait Yata l'avait fait changée d'angle de vue - aussi d'angle de position, mais ça c'est une histoire qui se déroulait sous sa langue.

Ça l'avait touchée. Voir même heurté, mais pas au mauvais sens du terme, ça avait juste provoqué une grosse collision dans sa tête. Une sorte de freinage à sec - sans que ça freine ses ardeurs, hein, ça non.

Entre temps, il déboucha le tube de lubrifiant -ou plutôt l'arracha. Puis enroula son avant bras sous la cuisse de Misaki et cala le début de son mollet contre sa propre épaule. Ce geste obligera le skateur à s'appuyer plus sur ses omoplates que sur la totalité de son dos.

Enfin bon, il ne pouvait capturer tous les détails de son épiderme ou anatomie -malheureusement, vu que l'obscurité dominait dans la chambre. De plus, la jambe à demi-relevée de Yata obstruait la lumière de l'extérieur, la laissant se réfléchir uniquement sur sa hanche (et aussi le début de sa cuisse).

La substance froide de la vaseline se vit appliquée contre la chair de Misaki, mais se réchauffer tout de même rapidement au contact de Mikoto. Pas seulement à cause de la température démesurée de son Roi, mais également au file des frictions continues et des caresses de plus en plus profondes. Suoh restait aux aguets des réactions du roux, progressant lentement. Des pellicules de sueurs commencèrent d'ailleurs à apparaître à son dos, bien qu'il se concentrait à peine dans la tâche.
C'est que c'était quasi-machinale, chez lui. Et bien que ses mouvements étaient aérées, ils n'en demeuraient pas moins minutieux : des frottements contre la paroie de chair tout en l'écartant légèrement sans lésiner sur le lubrifiant. Oh puis, bien sûr, quêter à atteindre cette tâche en lui. Au vu de la position avantageuse, il ne tarda pas à la frôler. Et ce fut suffisant pour le faire défaillir à la réaction du rouquin. Littéralement.

Le rouge finit par retirer ses doigts, bien que la tentation de recommencer son manège cognait dans sa tête - et palpitait dans son sexe gorgé de sang, à présent. Mais c'est qu'il ne pouvait plus, là...

Il choppa alors le préservatif et l'ouvrit d'un coup de dents, avant de libérer son érection de sa prison de tissus et d'y dérouler la protection. Après quoi, il remonta au niveau du beau visage de Misaki et l'embrassa fougueusement.

En rompant l'échange, il put planter son regard dans le siens, silencieux, attendant le feu rouge de son... amant, désormais.

Le souffle tremblant de Misaki se répercuta contre ses propres lèvres lorsqu’il lui autorisa le mouvement, et bientôt s’amalgama avec sa propre respiration, brûlante, un peu éreintée, autant que sa gorge à ce moment. Il ne réagit pas tout de suite, gardant son regard braqué dans le siens le temps de lire dans ses yeux quelque chose qui lui plut fortement. Il cala son propre front contre le siens, les yeux clos, les lèvres se frôlant. Conscient qu'il était en train de lui écarteler la jambe un peu fort -toujours calée contre son épaule- mais c'était pour mieux libérer la voie de son plaisir. Puis dans une expiration incontrôlée, il se redressa. Les pellicules de sueur à sa tempe capturèrent la lumière artificielle de l'extérieur pendant une fraction de seconde. Son regard aussi brillait, mais sa lueur était un peu trop profonde... un peu trop assombrit. Comme emmitouflée dans un désir où il allait bientôt s'oublier et s'y perdre.

Pliant le ventre, il ajusta la position de la fine jambe de Misaki, la décalant de son épaule pour l’écarter seulement à son passage. Puis guidant son membre jusqu'à l'antre de son intimité, il le posséda lentement.

Terriblement étroit qu'il était, Yata, malgré les préparations. Mikoto ferma les yeux et retint son souffle à un moment sous la délicieuse pression exercée sur son sexe. Mais voyant l'expression tiré de douleur de son amant, il se pencha davantage - le pénétrant un peu plus profondément par la même occasion, tout en coinçant son bras entre sa cuisse pour la bloquer et la retenir écartée. Il partit embrasser doucement son cou, lécher sa joue, ses lèvres. Et finit par lui murmurer intimement, bien malgré lui ;

「 Je m'arrêterai... si tu me le demandes. 」

Oui, il le ferait. On va pas chercher de prétextes pour son comportement, il n'est tout de même pas un monstre à ce point. De plus, dans ce genre d'affection partagée, naissait toujours une liaison... profonde, on dira. Un euphémisme. Mais tant que Yata ne lui dira rien, il le prendra jusqu'à la garde. Et à ce moment seulement, il s'arrêtera éventuellement pour donner air à Misaki. Tout en se retenant de l'embrasser pour ne pas l’essouffler davantage, mais lui lécher avidement le coin des lèvres, en revanche.

Le coeur du Roi battait affreusement, il le sentait aussi serré que son membre enlacé dans la chair. Et - ah! - que c'était frustrant. Il dut redresser un peu la tête, fixant Misaki, et c'était encore plus terrible de se concentrer... à se retenir. Oh puis, de toute manière, c'était pas en attendant que son amant allait ressentir du plaisir, bien au contraire... c'est alors avec cette conviction qu'il se permit de commencer à bouger doucement.

Les premiers mouvements furent lents et avides, plus pour habituer la chair de Misaki à son intrusion. Mais ça n'empêchait la friction entêtante des parois contre son membre. Un léger bruit de craquement du lit fut ensuite annonciateur d'un changement de rythme. Mikoto commençait à y'aller plus profondément, sa conscience restante en course effrénée contre son pouls. A frôler la zone sensible en lui autant qu'il le pouvait, avide des réactions de son amant. Plus il regardait Misaki, plus il plongeait en lui, plus il commençait à sérieusement perdre pied. Dieu, comment il faisait pour être aussi... Mikoto grimaça. La vision de Yata, allongé là, sous lui, lui asséchait la langue et lui drainait son souffle. Ainsi que sa raison.

Il déplaça son bras qui commençait à fourmiller, le plaquant presque brusquement à coté de la tête de Yata. Il le regarda, enflammé. Autant que l'était son corps à ce moment.

「 Délie tes jolies jambes et accroche-les contre... moi... 」

Lui expliqua-t-il de sa voix presque rocailleuse, maintenant. Son plaisir en était devenu délicieusement douloureux, et il n'avait d'yeux, de souffle, que pour lui, Yata Misaki.

Lorsqu'il s’exécutera, il se penchera pour lui mordiller doucement le nez. Un petit geste de chasteté dans cet océan de plaisir. Son âme s'y était mêlée, il se sentait proche de lui. Un peu trop proche. Peut-être était-ce éphémère, peut-être que ce trop plein d’émotions partagés avaient ébranlés ses sentiments... sans doute. Mais l'important, c'est que c'était bien là. Réel. Dans ses yeux, son souffle, et chaque transpiration à l'excès de toute cette chaleur... unbearable.

Sa main remonta lascivement contre le ventre du rouquin, récoltant des frissons à son passage et creusant l'air de son estomac, jusqu'à rendre ses côtes et les ossatures de son bas ventre saillants. Cambré dans un arc parfait, Mikoto redressa sa truffe lorsqu'il relâcha le nez de son amant, puis le fixa longuement... du moins jusqu'à le voir éternuer mignonnement.

「 .... 」

On s’en doute, Mikoto n’est pas le gars manieré qui allait lui céder le souhait (oui, j’invente l’expression et j’emmerde le monde, na). Sa façon de le regarder pouvait éventuellement passer pour intimidante, alors que concrètement, le Roi le trouva tout simplement... adorable ? Sans doute que le plaisir éprouvé l’avait rendu soft. Assez pour ressentir des sentiments en vague qu’il n’aurait pensé en temps normal... éventuellement. A la merci du désir, il développa ce nouveau point faible qu’est Yata Misaki. Lui, sa belle gueule rougit, son beau corps arqué, ses jambes tremblotantes et écartées... pour lui. Son Roi lui aurait succombé à n’importe lequel de ses souhaits à ce moment - ou presque. Parce qu’il avait son sexe... pas en main, mais en possession, on dira.

「 ....tu es mignon. 」

Aux yeux du leader, Yata avait juste réussi à creuser une brèche de chasteté dans un océan de luxure. De quoi trouver ça envoûtant... Dieu, Moïse, comment il faisait pour être aussi...craquant ?(créer une brèche dans un océan... Moïse... t’saisis..XD)
Ses lèvres avaient finit par craquer eux aussi, ou du moins, se fissurer sur le coin. Quelque chose d’aussi beau que rare à contempler. Un petit sourire mi-fatigué, mi-attendrit, en contrats absolu avec les caresses trop profondes qu’il reprit sitôt. Une goûte de sueur roula rapidement de sa tempe jusqu’au coté de ce sourire, finissant comme par le noyer lorsqu’elle poursuivit son chemin jusqu’à mourir contre son cou.

La cadence reprit, plus soutenue, plus grinçante (le lit), plus... soufflante. Le plaisir avait finit par tout brouiller chez Mikoto, réveillant une férocité qu’il avait voulu tapir en lui - pour cette étreinte, du moins. Mais le voilà avec l’envie de mordre toute parcelle de peau à la portée de sa bouche, ce qu’il fit, marquant son épaule, la léchant longuement ensuite.

Et tout se crispe, tout s'enlace et se presse autour de son sexe lorsqu'enfin vint la fin. Une tension même autour de son coeur qui s'amplifia lorsqu'il vit son visage prendre cette expression d'extase. Et en un ultime coup de hanche prodigué, il vint en lui (dans la capote, ok). Ses paupières se fermèrent étroitement malgré son envie de continuer à contempler le spectacle qui se trouvait sous son nez Son corps se tend, s'enfonce plus profondément dans celui de son amant alors que son cou se cassait vers l'avant, tant le plaisir fut foudroyant. Et bien sûr, un râle mal contenu se joignit à celui de Misaki, qui ressemblait davantage à un grognement d'ailleurs. C'en était étouffant, toute cette pression de partout, qui se relâcha enfin dans une dernière expiration.

Les lèvres entrouvertes, il haletait silencieusement. Alors qu'il était toujours appuyé sur ses deux bras de chaque coté du roux. Son dos se relevait et se calmait doucement, faisant rouler légèrement ses omoplates dans le mouvement (rawwr), sa chair brillante capturait l'ambiance, l'air, la fraîcheur de l'endroit qui se fit d'un coup plus présente... maintenant que la fièvre était tombée.

Il redressa ensuite le menton, plantant son regard un peu plus normal dans le siens, alors qu'il se retira doucement de Yata.

Mais... il le trouvait toujours mignon.

「 .... 」

Étrange... lui qui croyait le désir responsable de son attendrissement de plus tôt. Il rapprocha son visage du siens une nouvelle fois, très proche- trop proches de ses lèvres jusqu'à même amalgamer son souffle -déjà en sale état- au siens. Il resta dans cette position juste un bref instant, peut-être le temps de remettre en ordre le bordel dans sa tête... mais il ne réussit, ça resta bazarder (j'aime ce verbe moi aussi).

Finalement, il se redressa sans un échange plus concret, puis se releva lentement en emportant avec lui le poids avec lequel il soutenait le lit. Il enleva son préservatif et se dirigea jusqu'à la cuisine pour l'y jeter (tout le monde aime jeter ses capotes dans la cuisine, c'est connu, ahum.)

Puis, sans se gêner pour un sou, ouvrit le frigo pour se prendre une bouteille d'eau afin d'étancher sa soif. La fraîcheur se dégageant du réfrigérateur ne le fit même pas frémir, seulement briller davantage le peu de pellicules de sueur restantes sur son torse à ce moment. Car oui, il était toujours torse nue -seulement.
Il but, puis revint à la chambre après avoir fermé à nouveau le frigo. Il rentra, s'assit sur le coté du lit et tendit la bouteille d'eau apportée avec lui à son amant, naturellement.

Il n'avait pas envie de fumer pour une fois, pas tout de suite en tout cas.

Mikoto le regarda, surpris, bien que ça ne se voyait sur ses traits.

Certes, ce n'était peut-être pas le premier puceau avec lequel il couchait mais le premier qui le remerciait... pour le sexe ? Il ne comprenait pas sa logique. C'était avant tout un plaisir partagé, n'est-ce pas ? Une sorte de remerciement mutuel, dans ce cas... alors pourquoi lui?...
Malgré tout, ça l'attendrit à sa façon -ça aussi. Enfin, plus ou moins, on dira... ouhla, son quota de softness avait été overdosé aujourd'hui - ou alors il s'était cassé ? Ce n'était pas possible autrement, quelque chose devait mal marcher, là... peut-être avant qu'ils ne le fassent.. ou depuis qu'ils l'ont fait.

「 Vous... 」

Ses yeux glissèrent sur ses lèvres qu'il se mordillait. Lui rappelant alors le début de leur soirée, quand ce geste avait commencé à s'immiscer progressivement dans ses sens et à lui fourmiller le cerveau... et les voilà maintenant sur le même lit, après avoir salit les draps. Une situation qui n'était aussi étrangère pour le rouge, mais... les questions en plus étaient gênantes pour le coup- pas aussi inhabituelles, elles, en revanche.

Le contact visuel fut relié à nouveau.

「 Vous allez partir ? 」

Voulait-il qu'il parte ?

「 Tu as les lèvres un peu gonflées. 」

Lui fit-il remarquer en les fixant. Sans doute à cause du récent plaisir... ou alors était-ce par sa faute ? à force de les lui suçoter et les lui embrasser ? Il trouvait ça sexy as hell mais... soit, il lui avait posé une question plus haut, hm ? Il releva ses yeux vers lui, un peu plus sérieux.

「 T'veux que je parte ? 」

Le questionna-t-il. Car oui, le Roi le pigea dans le sens où Yata voudrait le jarreter -et c'est le point de vue qu'il aurait comprit et adopté en d'autres circonstances, avec un ou une inconnue et sans rancunes mais là... là, il préférait plutôt en être sûr. A sa façon de comprendre les choses que du point de vue le plus brut ou inductif, on se demanderait s'il ne voyait pas la vie en 2D dans sa tête....(ahum.)

Il le regarda relever ses deux mains pour les plaquer contre ses joues, sans que Mikoto ne réalise la raison au début. Bien oui, il faisait noir, et repérer des semblant de couleurs dans cette pièce mouillée dans l'ombre et transpercée d'une lumière trop blanche.. c'était peu évident. Enfin, il finit tout de même par tilter plus ou moins et "Mmh...". On s'arrêtera à cette "remarque" fort explicite, hein...

「 B-bien sûr que non ! 」

Oh ? bon, il s'était trompé visiblement.

Et concernant ses vrais envies, alors ? Lui, Mikoto, voulait-il se casser vite fait ? La réponse aurait été "oui" si ses gestes avaient suivi le rituel quotidien. C'est à dire, se retirer, se griller une clope - puis se doucher si possible - et ensuite se barrer. Or, jusqu'à maintenant, il était plutôt retourné dans sa chambre après l'avoir quittée une fois, et n'avait même pas encore commencé à fumer, pour ainsi dire...

Le mouvement de mains du roux attira inconsciemment l'attention de Mikoto à nouveau sur lui.

「 Au contraire. Si vous restiez... 」

Il attendit une suite, mais Yata prit son temps...

「 Si je reste?... 」l'encouragea-t-il machinalement.

「 ... peut-être vous voulez prendre une douche ? Quelque chose ?... 」

Il le regarda lui et son sourire. C'était assez rafraîchissant... sans doute qu'une bonne douche le sera autant, histoire de laver son esprit de ce trop plein de... post-plaisir? Il avait encore son odeur sur la peau - et son goût sur la langue-, c'était peut-être ça qui lui bazardait autant l'esprit. Mais le manque de clope devança cette envie - il songea à l'idée d’exécuter les deux mais... que dire, s'allumer une cigarette sous un jet d'eau, c'était à peine mongolien.

Lentement, il se leva.

Debout et de dos au rouquin, il se passa la main à sa nuque, la massant légèrement, il tenta même de la faire craquer mais sans succès. Sans s'y attarder alors, il abaissa sa main.

On l'avait compris : il transpirait presque la nonchalance. C'est un gêne de royauté, ça...

「 Hm... j'prends la salle de bain. 」

Déclara-t-il alors qu'il se dirigeait jusqu'à la sortie de la chambre, puis de s'arrêter une fois à coté de la porte. Il se retourna de profil vers Yata.

「 Tu peux venir, s'tu veux. 」

Dans le sens où "je ne vais pas monopoliser la douche si tu voulait y'allait avant moi, alors je peux partager au pire." Mais bon, malgré que ses intentions étaient chastes -pour une fois- il n'était pas sûr que la majorité des personnes ne le comprennent de la même façon. Enfin bon, ça devrait être clair, pourtant, à force : s'il avait voulu remettre ça dans la douche, il l'aurait juste annoncé la couleur platement...

Non, tout ce qu'il voulait lui, c'était se laver le corps et le cerveau de ces parfums qui l'influençaient. C'était assez primordiale pour qu'il fasse passer ça avant ses clopes, tout de même...

Et puis, de toute façon, il n'allait pas traîner. Alors finissant de se déshabiller, il poussa la porte derrière lui sans la fermer, ouvrit l'arrivée d'eau et se glissa sous cette dernière.

Il laissa l'eau laver les traces de plaisir sur son corps, d’aplatir ses cheveux, de malaxer même ses épaules par la gentille pression exercée dessus, le tout les yeux fermés. Il se lava - le but était tout de même de se débarrasser de l'odeur du sexe-, puis, comme déjà cité, ne traîna.

Il ressortit alors et se sécha instantanément grâce à la sur-chaleur de son corps, puis renfila son jean + sous-vêtement et quitta la salle de bain.

En revenant à la chambre, il partit tout simplement entrouvrir la fenêtre alors qu'il choppait son paquet de clope en chemin. Clope Time!

Il entrouvrit seulement la fenêtre, pas l'ouvrit, hein. D'accord, malgré qu'il avait anticipé que ça risquerait de donner froid au roux, ça aurait été pire s'il l'avait ouverte. Il se piocha une clope de ses dents, puis se mit à chercher son briquet. Il n'arrêta ses recherche lorsque le rouquin lui avoua qu'il allait occuper la salle de bain à sa suite. Acquiesçant seulement d'un léger bruit. Damn, où est-ce qu'il avait foutu son briquet ?
Et alors qu'il s'apprêtait à allumer la clope de son pouvoir, il s'arrêta lorsque Yata reprit à parler et attirer son attention. Il le regarda au coin des yeux, retirant la clope vide -toujours pas allumée- de ses lèvres.


「 Je peux juste... vous embrasser ? Une dernière fois... 」

Il le fixa, calmement. La requête du roux ne lui parût aussi gorgé de valeurs à ce moment, non, c'est Mikoto, un idiot en soi. Et après l'intimité qu'ils venaient d'échanger, ce n'était pas un baiser qui allait changer quelque chose... du point de vue du Roi.

Il se tint alors là, de profil, en plein dans le champ de lumière artificielle de l'extérieur. Il hocha la tête naturellement et le vit ensuite se rapprocher de lui. Mikoto n'avait pu s'empêcher d'égarer son regard sur son corps un instant, avant de revenir accrocher ses yeux. Le contact de leurs lèvres fut tellement chaste qu'il lui parut presque ne rient ressentir. Et ça le surpris à vrai dire...il s'attendait à quelque chose de plus soutenue, peut-être ? Surtout après ce qu'ils venaient de faire, quoi. Yata se contenterait-il d'un baiser aussi simple où n'osait-il pas provoquer quelque chose de plus... langoureux ?

Le contact se rompit mais Mikoto n'eut même pas le temps de déguster.

「 Qu'est-ce qui te fait croire que c'est le dernier ? 」

Lui demanda-t-il, sans arrière pensées en tête. Non, Suoh était trop carp diem pour aller projeter une relation dans le futur, il agissait juste, et quand vint le contre coup... ben il vient quoi, faut juste l'assumer.

Et comme pour appuyer ces paroles, il glissa ses doigts contre sa nuque -où la clope fraîche était toujours coincée-, avant qu'il ne s'éloigne. Et apposa à nouveau ses lèvres contre les siennes, façon de dire tiens, c'était finalement pas ton dernier. Et maintenant, alors ?

...maintenant rien, il le relâcha après avoir mieux dégusté la chair, happé plus franchement sa lèvre inférieur. Sa main s'enleva et il se redressa -parce que oui, il dût courber un peu le cou vers lui...

Il échangea un regard avec lui.

Après, lorsque Yata reviendra éventuellement en chambre, Mikoto serait assit au pied du lit à cloper toujours. Il ne réussissait pas à dormir... bizarrement, et malgré la douche qu'il s'était prie.

Dormir ? Il n'avait pas tête à ça. Il hocha donc négativement et brièvement le menton, ne relevant pas la tête sur le rouquin qui s'habillait.
A quoi il pensait ? Lui-même l'ignorait, il n'arrivait pas à se concentrer dans ses propre pensées à vrai dire. A croire que la clope aspire l'esprit autant que la vie. Et y'avait aussi autre chose qui lui aspirait l'esprit, surtout quand cette personne -avouons-le- traînait dans la même pièce, et s'amusait à semer un peu partout ses phéromones autour d'elle. Et sérieusement, ça semblait s'être accentué depuis qu'ils l'ont fait -chose qu'il ne l'étonna tant que ça. Il songea alors vaguement que d'autres mâles - ou femelles- allaient aussi "sentir" la différence chez le rouquin - différence qui semblait déjà s'être établie. Et qu'ils allaient alors commencer à orbiter plus franchement autour de lui... éventuellement.

Il garda toujours le regard fixé dans le vide lorsque Yata vint s’asseoir sur le lit à coté de lui. Tout en expirant doucement sa fumée, il commença à volontairement dégager davantage de chaleur de son corps. Vu qu'il avait gardé la fenêtre entrouverte à cause de la fumée, il se sentirait tout de même responsable si Misaki ait froid à cause de ses cigarettes - même s'il savait qu'il n'était en sucre.

Progressivement, la pièce recommença à se réchauffer dans un silence religieux, et son amant à s'allonger derrière lui. Il l'entendit marmonner quelque chose à cause d'un problème ou il ne savait quoi. Enfin, il n'avait pas compris, et visiblement, le roux ne cherchait pas à lui faire comprendre quelque chose alors il décida de négliger...

Au fil des minutes -il ignorait combien s'étaient effilées -, mais la respiration de Yata devint plus profonde, plus paisible, il comprit par là que ce dernier devait s'être endormi. Il confirma d'ailleurs ce fait en se tournant vers lui (il était toujours assit au pied du lit). Le regard qu'il posa sur lui n'était pas le même. Pas le même que celui qu'il posa sur lui en début de soirée, dans le bar Homra. Sans doute que Misaki ne le regarderait plus de la même manière non plus... Peut-être qu'il ne réalisait pas encore, mais il était sûr que quelque chose s'était paumée entre eux. Perdre une chose pour récupérer une autre... (KH Chain of Memory, ahum)

Bref, il devrait s'en aller avant de virer plus out of caractere que ça. Il se leva et ferma la fenêtre, remarquant par ailleurs les premières nuances pâlots commencer à teindre progressivement le ciel. Il s'en détourna et alla récupérer son haut et sa veste, les enfiler et venir se tenir en face du bel endormi. Il se pencha par dessus lui, récupéra son portable et tapa rapidement quelque chose dessus avant de le reposer puis de s'évanouir dans les ténèbres du couloir - en quittant l'appartement ensuite.

Dans la chambre, les mots "Bonne nuit" étaient visibles sur l'écran du portable (en mode sms), brillant encore quelques secondes avant que l'affichage ne s'éteigne à son tour.