Des chocolats.

En fait, j'ai très peur qu'ils soient fondus. Surtout quand ça fait une heure que je me pose la question de si je tape, ou si je ne tape pas. Et s'il est endormi, d'abord ? Ou occupé à faire... je ne sais quoi ? Je me mords l'intérieur de la lèvre, avant de m'apprêter - pour la énième fois - à faire demi tour. Mais non. Je m'arrête toujours face à l'escalier, en fait. En fait, la seule envie que j'ai, à l'instant même, c'est de vérifier que les chocolats ne soient pas dans un état déplorables - sincèrement, ça le foutrait mal. Et encore... est-ce qu'il aime le chocolat, au moins ?

RAAH. C'est chiant. Chiant, chiant, chiant.

Et puis, comment il les prendrait, en plus ?! ... non, il s'en foutra probablement. Il les acceptera, j'espère... Mais après, il n'y verra rien d’ambiguë là dessous, hein ? - par rapport à... à ce que nous avons f- AH NON. J'dois pas y penser. J'dois plus. C'est... du passé. Du passé du pass- hwkhrfk je stresse, c'est pas possible. C'est rien que des chocolats. Juste à l'occasion de Pâques - quiconque ose dire que c'est une excuse bidon aille se faire foutre.

Parce que non, c'est pas une excuse bidon. C'est juste que... ça faisait un moment, que j'y pensais. Bien avant ce qu'il s'est passé. Lui offrir des chocolats. Un présent en toute pudeur, uniquement pour... pour lui faire plaisir ? Lui montrer un certain signe d'affection. Même si c'est possible qu'il ne capte pas plus que ça - mais sincèrement, vous n'avez jamais rien offert à quelqu'un ? C'est toujours plaisant, au fond. Juste d'offrir. Pourquoi pas arracher un sourire, même si léger.

... mais est-ce que du chocolat - à moitié fondu, j'ai peur - lui ferait plaisir ? Merde, j'ai envie de les foutre au frigo, qu'ils récupèrent. Et que j'ose enfin taper à cette fichue porte - voire, d'après Izumo, rentrer si absence de réponse. Mais à part la fixer, y'a rien à faire. Rien du tout.

Bon, aller, un peu de courage, hein ? Lever la main.

Merde, j'ai chaud. Mes joues me brûlent. Prions pour qu'elles restent à leur couleur d'origine, hein. Non, sérieux, ça vous arrive jamais d'avoir la sensation de rougir et que, en fait, non ? Ou pire, l'inverse. Vous savez même pas que vous rougissez, mais actuellement, vous l'êtes. Pire qu'une tomate. Et là, quelqu'un vous demande si vous êtes malade, alors que tout ce que vous avez fait, c'est d'échanger un simple regard. Gri-llé.

L'appuyer contre la p- waah ! ELLE ÉTAIT PAS FERMÉE ! Elle s'est ouverte toute seule ! Putain ! J'ouvre la bouche, à moitié pétrifié - les résidus de mon courage se sont totalement réduits en poussière, là. Instantanément.

« A-aaaah... Mikoto-san ! » je dis, tentant de paraître un minimum à l'aise - et de sourire. Un sourire naturel, bordel. Mais cette frayeur !... « Je... j'voulais juste... » Je me mords la lèvre. « Vous aimez les chocolats ? »

... je grimace, avant de me rendre compte que la chambre est parfaitement vide. Juste une odeur de clope froide assez étouffante, je dirais. Mais là n'est pas vraiment l'histoire, non... en fait, j'attends depuis tout à l'heure pour absolument rien. Surtout que je viens de parler dans le vi-

« C'du chocolat? »

... vous connaissez, l'effet du mini arrêt cardiaque, qui vous glace instantanément ? Parce que putain, ça, je m'y attendais pas... pas vraiment. Non, pas du tout, même. Et c'est à peine si j'ose me retourner, sentant le rouge me grimper aux joues un peu trop rapidement. Beaucoup trop tout court.

Je me retourne, gêné. Avant d'esquisser un sourire contrit à Mikoto-san, relâchant légèrement le paquet que j'ai entre les mains, pour le lui tendre. Sans vraiment oser le regarder dans les yeux. Mais je sens un réel soulagement, tandis qu'il le prend, et me dépasse pour rentrer dans la chambre - et je ne rate pas le signe qu'il me fait, m'indiquant de le suivre, je crois. Ce serait mentir si je dirais qu'actuellement, mon coeur est calme. Particulièrement que je me sens assez... heureux, qu'il ait accepté mon cadeau. Bon, ok, c'est limite si j'ai pas un sourire béat, je crois. Mais sincèrement... aah, ça fait plaisir !

Je le suis un instant du regard, admirant toujours cette prestance qu'il dégage. Quelque chose de tellement unique. De si... attir- non. Non, je n'ai plus vraiment le droit de penser de la sorte, de toute manière. J'ai une légère grimace - contre mes propres pensées, en fait - avant de m'engager dans la pièce, avec une légère hésitation. Mon coeur n'est pas prêt de se calmer, bordel. Surtout que -

« Tu m'aides à les goûter? Ils fondent trop vite entre mes doigts. »

.... quoi ?

Je reste un moment muet, sans parvenir à prononcer la moindre chose - particulièrement un mot qui réclamerait quelques... justifications quant à ça. Mais à vrai dire, j'ai la gorge tellement serrée, qu'excepté le silence, il n'y a rien. Il veut que... que je lui fasse goûter ?... c'est à dire - ...

Je me mordille nerveusement le doigt, avant de fixer la boîte de chocolat. Et Mikoto-san. Et de nouveau la boîte de chocolat. En plus, je viens d'avoir une sale pensée que je ne partagerai pas ici... trop gênant. Mince, j'aurais dû partir tant qu'il était encore temps ! Pourquoi je termine toujours dans des situations aussi atroces ?! Surtout que là, je ne sais absolument pas quoi faire. A part paniquer. Mais on va éviter, hein ? On va... éviter.

« Si vous... voulez, » je bafouille, avant d'enlever le ruban du petit paquet - un joli ruban rouge -, et d'ouvrir. Bon, finalement, les chocolats n'ont pas trop morflé...

Et j'en attrape un, avant de m'approcher de mon Roi. Et de sentir le mal aise me rendre de plus en plus lourd - genre comme si je me faisais longuement aspirer par le sol. Mais j'esquisse un sourire franc, bien qu'un peu gêné - et d'avancer ma main armée du chocolat vers les lèvres de Mikoto-san.

Et ses lèvres, merde. Que j'avais un peu trop appréciées. Et de les voir ainsi... c'est bien loin de me laisser indifférent. Un peu trop loin, même. J'ai cette envie - l'envie les sentir de nouveau contre les miennes. Contre ma peau. C'est un peu ce sentiment plutôt perturbant, qui m'emmerde presque tous les jours. Et si j'ai appris à le mettre de côté, une telle proximité... ça ne fait que l'amplifier, merde. C'est... atroce.

Je rétracte légèrement mes doigts, me faisant force pour ne pas venir toucher ses lèvres - et juste glisser le chocolat dans sa bouche, tel qu'il me l'avait demandé. Juste ça. Pour, finalement, me reculer d'un pas, légèrement crispé. Et le coeur, qui bat toujours à cette même allure de furie. Malgré Saruhiko, y'a ces putains de sentiments qui refusent de partir.

« Vous aimez ? » je demande un peu brusquement - dans la maladresse -, tentant de faire passer ma gêne sous un sourire un peu crispé. « J'sais pas si vous avez des préférences pour les goûts... a-alors j'ai pris noir et au lait, » je me justifie vaguement, glissant une main derrière mon crâne. Avec toujours cette même mimique sur les lèvres. « Mais si vous aimez pas, j'peux vous en acheter d'autres, hein ! »

Oui, non, parce que c'est pas avec ses expressions si expressives, justement, que je peux savoir ce qu'il pense.

Spoiler:

« C'était bon. »

J'ai un léger soupir de soulagement - avant de froncer les sourcils alors que Mikoto-san m'attrape la main. Et que mon coeur se serre douloureusement à ce contact - contact que, malgré Saruhiko, je désire encore. Affreusement.

Et à peine je fais pour récupérer ma main, que je lâche une exclamation de surprise en sentant ses lèvres se poser dans celle-ci. Ses lèvres chaudes. Douces. Avant de glisser jusqu'à mon poignet - mon coeur va exploser. Et je ne sais pas quoi faire. Juste rester la bouche légèrement entrouvertes, en attendant qu'une quelconque parole tombe de mon cerveau pour que je puisse... j'en sais rien. Protester à ce geste ? Lui demander d'arrêter ?

Je rétracte légèrement mes doigts, perturbé. Et son regard, un peu trop lourd à mon goût, me fait détourner la tête. Grimaçant de cette chaleur qui m'envahit de plus en plus. De cette envie qui me titille, de ce stupide cerveau qui refuse de faire quoi que ce soit - qui me réclame juste de le laisser savourer cet instant si précieux. Sans compter mon corps, qui lui, ne fait que en vouloir davantage.

« Pourquoi tu ne les goûterais pas pour voir?... »

Il libère ma main - mais ce n'est pas pour autant que ça en libère le poids présent sur mon coeur. Qui me serre la gorge, et l'estomac. A croire que c'était une erreur, de venir ici. Lui offrir des chocolats. J'aurais dû repartir, tout simplement. Au lieu de rallumer mes sentiments, que j'essaie désespérément d'enfouir, bien profondément - parce que je sais pertinemment que je n'aurai jamais le droit à une quelconque relation avec lui. Ce serait à l'étage du fantasme. Du rêve pur et dur.

« ... Yata. »

Du moins, une relation autre que purement... charnelle. J'ai un léger sourire, avant de secouer négativement la tête.

« Je les ai achetés pour vous, » je lâche d'une voix légèrement tremblante. Conservant cependant mon sourire. Parce que je n'ai pas vraiment envie qu'il voit l'incompréhension totale que je ressens de cette situation. « Alors j'ai... »

J'ai quoi ?

Actuellement, un putain de malaise. Je me mords juste la lèvre, avant de me concentrer sur les rideaux de la chambre? Et glisser mes mains dans les poches, y serrant légèrement les poings.

« J'veux qu'ils soient juste pour vous, Mikoto-san... » je bafouille, avant de lever les yeux vers le haut du rideau - j'ai rien d'autre à observer, de toute manière. Je lâche un soupire - soupire sous entendu toute la tension que je suis en train de me prendre dans la gueule, en fait. Et je le regarde de nouveau, un peu de biais. Avant d'esquisser un sourire timide. « ... j'veux juste vous faire plaisir ! »

... est-ce que je me rends seulement compte de ce que je suis en train de dire ? J'en sais rien. J'crois que ses lèvres m'ont fait fondre le cerveau. Sauf la partie qui me fait culpabiliser, depuis tout à l'heure. Merde...

Spoiler:

... j'ai une grimace, peu convaincu de mes propres paroles - surtout au regard impassible que me porte Mikoto-san. Merde, mais qu'est-ce que j'aurais pu dire d'autres, au juste ?... ou me taire ? Ouais, des fois, se taire, c'est pas plus mal. C'est probablement ce qui parle le moins, dont on a le moins de choses à reprocher, en général. Parce qu'ils peuvent pas dire de bêtises, de trucs débiles, ou proposer des plans qui ne mèneraient à rien, par exemple.

Je l'observe juste écraser sa cigarette dans le cendrier, sentant un brin de nervosité me prendre. Mince, je fais quoi, moi, là ? Je resserre légèrement mon poing, caressant dans un certain automatisme l'endroit qu'il m'a embrassé un peu plus tôt - et rien que d'y penser, j'ai le coeur qui se serre. Douloureusement. Ce genre de sentiment est tellement atroce, bordel. De la frustration. Beaucoup de frustration. Et une culpabilité énorme - parce que je tiens à Saruhiko, hein ? J'y... tiens. Mes sentiments à son égard n'ont peut-être rien à voir à ce que je peux porter à Mikoto-san, mais... il y a une différence qui fait le tout. Je l'ai déjà abandonné une fois, en quelques sortes. Pas besoin de le trahir pour ce second round.

Mais les lèvres de Mikoto-san me sortent rapidement de mes pensées - et un peu trop brutalement, aussi. Comme la sensation violente que mon coeur se fait écrabouiller, en fait. Et même si j'aurais voulu lutter, c'est mon corps qui prend le dessus. Par un doux vertige, une sensation bien trop agréable qui me caresse, opposé à la brûlure de ses lèvres. Et à peine il me le réclame que j'entrouvre la bouche, avec une hésitation uniquement qualifiée par la lenteur du mouvement.

J'ai un léger mouvement de recul, surpris, en sentant le... le chocolat ? Et qu'il ne se sépare de moi. Tandis que je plaque une main contre mes lèvres. Gêné. Sans savoir où me mettre, ni quoi faire. Laissant le chocolat terminer de fondre sur ma langue immobile. Contrairement à mon coeur, dont j'ai la sensation qu'il est à deux doigts d'exploser. (pourquoi j'ai pensé à un truc pervers ;w;)

Et observer Mikoto-san se lécher les lèvres est probablement la limite que je peux supporter - que mon corps, du moins, peut rester calme, surtout. Alors je détourne le regard, dans décoller la main de ma bouche. Qu'est-ce que je dois faire ?...

« Alors ? »

... alors quoi ? Je ne réponds pas, rester à regard le vide, autrement que lui. Bien sûr que le chocolat est bon. Il en est encore plus par... par ce baiser un peu trop furtif, on va dire, à mon goût. Il me donne juste envie d'en avoir plus. Beaucoup plus... merde. Merde, merde, merde.

Je ferme les yeux, avant de mâcher lentement le morceau de chocolat, si précieusement offert par mon Roi. Par Mikoto-san... et de l'avaler (le chocolat) un peu trop difficilement.

« D-délicieux, » je bafouille, avant de me retourner enfin vers lui, les joues brûlantes. « Mais... ne recommencez plus. J-je vous en supplie. » Parce que ça s'apparente plus à une torture qu'autre chose. Une torture tellement bonne que j'en redemanderais. Mais je dois juste passer outre mes sentiments. Passer outre mes envies. « C'est pas contre vous, Mikoto-san... »

J'ai la gorge serrée. Affreusement serrée. Et envie de pleurer. Parce que c'est douloureux, au fond. De devoir refuser ce que je désire depuis tant de temps. N'est-ce pas ?

Je reprends ma respiration, avant de prendre appuie sur un meuble.

« Mais... merci. » Je passe une main derrière ma tête, avant de lui offrir un sourire sincère. « Pour le chocolat. »

Spoiler:

C'est une légère inquiétude, qui me saisit. Alors que sa main vient se plaquer au mur - et que, clairement, je n'ai pas de possibilité de fuite. Qu'il se comporte ainsi envers moi...

« Tu veux que j'arrête de t'embrasser ? »

... c'est pas vraiment un désir. J'pense pas que je puisse appeler ça comme ça - il n'en tiendrait qu'à moi, je me laisserais aller à ses baisers. Je ne le repousserai pas. J'en réclamerais même peut-être davantage. A l'envie de retrouver les sensations de... de cette nuit qu'on- hn... non. C'est pas du tout le moment d'y repenser. Pas du tout. J'dois juste conserver ça comme un souvenir. Un simple souvenir...

« Ou que j'arrête de te toucher tout court? »

Son corps qui se rapproche, à ses paroles - et cette chaleur qui commence à devenir étouffante, tellement elle me serre le coeur. La poitrine. Et excepté fixer son regard, je ne parviens pas à prononcer la moindre parole - j'ai l'impression que si j'essaie, ça ne serait qu'un râle qui sortirait de ma gorge. Qu'est-ce que je pourrais dire, de toute manière ?

J'en ai tellement envie. J'ai tellement envie de le sentir de nouveau. Ses lèvres, ses mains, ses caresses. Cette chaleur qui me rassure tant. Ce plaisir qu'il m'a fait découvrir... Je serre les dents, en sentant les larmes me monter aux yeux - cette impuissance face à de tels sentiments, bordel... pourquoi... pourquoi est-ce qu'il ne pourrait tout simplement pas... m'ignorer ? Me laisser ? Sans rien chercher à provoquer. Juste...

« Alors montre-toi plus convaincant... »

C'est pire qu'une douleur, qui m'étreint, alors que ses lèvres retrouvent les miennes, dans un souffle. Merde. J'ai qu'une chose à faire. Qu'une seule. Lever les mains, les passer dans sa nuque, pour retrouver ce contact de nouveau. Ouvrir la bouche, pour l'inviter à approfondir ce baiser. Juste ça. Juste...

Je secoue négativement la tête, essuyant une larme qui vient à couler sur ma joue - merde, c'est pathétique ! Mais putain, c'est une horreur. Une parfaite horreur. Un jeu de torture. Et je ne sais absolument pas jusqu'où peut aller ma résistance - car actuellement, je n'ai qu'une envie. Craquer. Craquer. Le supplier de m'embrasser, encore. De me laisser aller à la chaleur de son corps. De m'offrir à ce Roi. A Mikoto-san.

Mais Saruhiko... merde. J'enfonce mes ongles dans ma main opposée,

« Arrêtez... » je murmure d'une voix serrée, en me détournant de lui. De son visage. Ma respiration un peu trop rapide commençant à me faire tourner la tête - sous une certaine forme de stress. D'angoisse. Parce que je ne sais pas quoi faire. Ou plutôt... je n'ai pas envie de faire quoi que ce soit.

Fuir serait la meilleure solution, n'est-ce pas ? C'est pas ce que mon corps entend.

« J'ai... un... »

Je lâche ma main, pour la remonter le long de mon bras. Et je baisse les yeux vers le sol, pour trouver le courage suffisant pour parler. Concernant Saruhiko et moi, personne n'est au courant. Excepté Totsuka - et j'ai un léger malaise en me rappelant les conditions dans lesquelles il l'a su (bouououh Totsu j'suis pédaay avec un traître TwT grossièrement).

Et annoncer ce genre de chose à la personne qu'on... qu'on aime... ? Je joue avec ma langue dans la bouche, regardant vaguement sur le côté. Et essuyer dans mon pull la larme fuyante sur ma joue, avant de retrouver le contact visuel avec mon Roi - et qu'une violente appréhension m'arrache un frisson glacial.

« J'ai un petit ami. »

... waaaah ! La phrase trop bizarre à dire, bordel ! Je plaque une main contre mes lèvres, m'échappant à son regard - et voulant m'échapper tout court, en fait. C'est gênant. Horriblement gênant.

« Je suis désolé. Je... »

J'ai une grimace, ne sachant plus où me mettre. Mais genre, plus du tout.

« Aah... j'vais... j'vais repartir, je pense. Je- je dois... »

Je dois quoi ? Partir ? Oui. ... oui, sûrement. Je resserre juste mes doigts sur mon pull, le coeur battant douloureusement. Parce que mes sentiments, les sentiments que je ressens pour Mikoto-san, pèsent un peu trop. Sur mon coeur. Sur mon corps. Merde...

Spoiler:

J'ai un léger frisson, tandis qu'il me rattrape le bras - et que la question que je craignais ne tombe.

« Qui ? »

Qui, hein ?... j'peux pas lui dire de qui il s'agit. Je peux pas lui mentir non plus. Putain, ce serait tellement plus simple s'il s'agissait pas de cet imbécile de traître !

Mais excepté le regarder, je ne prononce rien. Je ne fais rien. Je n'ai aucune excuse sortir à lui valable pour me débarrasser de cette question. Et je préfère sincèrement de ne pas lui donner la réponse - bien que, à présent, il s'en foute probablement, de Saruhiko... c'est quand même quelque chose de difficile à avouer. A annoncer. Particulièrement quand tout HOMRA sait que je ne me saque pas ce type, et que ma seule envie est de le massacrer. Oui, non, c'est un truc tout à fait normal de sortir avec, à présent.

Et finalement - et à mon grand soulagement... je crois ? - il s'en va récupérer sa clope. J'ai un léger soupir, avant de juger mon regard vers le sol. Vers mes pieds. Mes chaussures sont vraiment hideuses, pourquoi j'en achète pas des plus belles ? Même les clochards ont en des mieux.

« C'moi qui t'rend triste ou lui? »

Rendre... triste ? Mon coeur se serre à ses paroles - et je le regarde, une expression entre le perdu et le choqué.

« A-aucun de vous deux ! C'est juste que... »

C'est juste que quoi ? Que j'ai affreusement envie de me laisser aller ? Que c'est douloureux, de vous voir venir vers moi alors que je n'ai pas le droit de vous accepter ? Que malgré Saruhiko, je reste amoureux de vous ? S'en rendre compte, c'est pas forcément facile, en fait. J'aurais juste espéré que ces sentiments s'apaisent. Que même avec l'admiration que je lui porte, je parvienne à... merde, j'en sais rien. Tout allait bien avant !

« Vous... »

Je serre les dents, de moins en moins à l'aise. Avant de secouer négativement la tête. Et d'afficher un sourire nerveux.

« C'est pas grave, c'est... c'est rien. C'est juste moi qui - »

Qui quoi ? J'en sais rien. J'en sais rien. Je sais pas non plus pourquoi je lui attrape la clope des lèvres. Et encore moins pourquoi j'ai ressenti ce putain de besoin de l'embrasser. Là, comme ça. Sentir ses lèvres l'espace de quelques secondes contre les miennes. Savourer cette chaleur en m'accrochant à son épaule pour m'appuyer sur la pointe des pieds.

La stupidité. Rien de plus.

« Je... »

Merde. Merde. Merde.

« J'dois y aller ! Bonne journée, Mikoto-san ! » je dis alors, avec un sourire franc. Mais le reste, complètement bazardé sous l'incompréhension. Avant d'ouvrir la porte, le coeur complètement détraqué, et quitter la pièce. Ces sentiments... jusqu'à quand ils vont persister, à la fin ? Et pourquoi... putain. J'dois juste me contrôler. Con-trô-ler.

Spoiler: