« Ce que j'aurais fait... »

C'est un murmure parmi tant d'autre, pourtant, il faut dire que ce murmure est celui qui m'intéresse le plus. Je ne sais pas vraiment si Misaki réfléchis réellement à ce qu'il aurait fait si j'aurais resté et ça me frustre un peu. J'aimerais savoir ce qu'il y a dans ta tête, toutefois, cette envie est moins forte que celle où j'aimerais que ce soit lui qui sache ce que je pense. Enfin, je serre un peu plus fort l'enflammé contre moi tout en fermant les yeux. Maintenant qui tu es dans mes bras, je ne veux plus te lâcher. J'aimerais que tu restes là à jamais même si c'est légèrement impossible.

Quoi qu'il en soit, je crois encore que rien n'aurais changé si je saurais rester. Enfin, j'ai encore cette impression au fond de moi qui me dit que... Que j'aurais été un ennemi même en restant. Que Misaki aurait finit par se lasser de moi. En tout cas, on s'en fou, je n'ai pas à penser à ça pour le moment. Je devrais plutôt rester concentrer sur Misaki.

Je devrais me souvenir des bons moments qu'on a eus ensemble. J'étais vraiment bien avec lui avant que l'on entre avec les rouges. Il était assez... Agressif ? Pourquoi ce mot est le premier qui me vient quand je repense à notre passé ?.. J'ai un drôle de sensation, mais bon. Je ne devrais pas penser à ça finalement. Ça ne sert à rien de se souvenir de bons moments dans le genre de situation ou je me retrouve en ce moment.

Bref, voilà que Misaki se décolle de moi. J'ai envie de me mettre à sa hauteur pour l'embrasser, mais je ne veux pas. C'est un simple envie de passepasse. En tout cas, j'ai un mauvais sentiment qui me revient, car j'ai encore l'image de sa rencontre avec Mikoto. Ça me purge. J'ai envie de frapper contre un mur, mais... Je vais me retenir pour le moment.

« J'ai mouillé... »

Je regarde les traces humides sur ma veste.

« ... ta chemise. Désolé, »

Tien, encore une grimace... Je secoue un peu la tête avant de me frotter le derrière de tête. S'il pense que ça me dérange vraiment, il se trompe. Je souris un peu avant de passer mes mains contre mes joues rapidement. Je me sens drôlement bien et moins lourd.

« Écoute... j'pense on devrait arrêter là. Ça devient ridicule, »

Ouais, on ferait mieux d'en arrêter là même si celui-ci n'a pas répondu à mes questions. D'après moi, c'est qu'il n’y a aucune réponse. On peut seulement sous-estimer...

« On a un temple... à nettoyer. »

C'est sûrement tout ce qu'il m'a trouvé comme excuse. Je ne sais pas surpris, mais bon... À quelque part, il a raison alors, je reprends le balai qui est au sol et je recommence à faire un peu de ménage. Je n'ai pas envie que la malade nous souhaite du malheur. Putain, voilà que j'y crois moi aussi. Je ne sais plus ce que je pense... J'ai un beau sourire qui me revient au visage par contre.

« Fallait pas partir... »

Je rigole un peu. C'est Misaki qui m'a dit sa phrase... Pourquoi pas en profiter un peu. Avec ce qui vient d'arriver, j'ai de quoi le provoquer un peu.

« Je suis content de voir que j'ai toujours une place dans ton cœur. »

Mon ton est sérieux. Un peu amusé à cause de mon sourire, mais... Sérieux.

« Que-... ? »

En l'entendant, je me retiens un ricanement. Le rouquin ne devait sûrement pas s'attendre à ce que je lui retourne ses propres paroles dessus de cette façon. Enfin, avec ce qu'il vient d'arriver, je pourrais lui retourner beaucoup de choses et en tirer avantage, mais... Je ne sais pas, si je fais ça, il va sûrement ne plus jamais venir pleurer dans mes bras.

« Arrête de raconter des conneries ! »

Quoi, il ose dire que c'est des conneries alors que c'est lui-même qui m'a dit que je n'aurais pas dû partir ? Je me demande quel sentiment il peut ressentir en ce moment... Il a peut-être honte de ce qu'il a dit. Du moins, c'est sûrement ce qu'il veut se mettre dans la tête.

« Tu- Ta place est nulle part, imbécile ! Plus maintenant que... »

Comme si j'allais croire à cela. Il est trop tard pour me lancer des phrases de ce genre mon pauvre Misaki. Les larmes que tu as laissées tomber tout ta l'heur sont la pure preuve que tu penses toujours un peu à notre amitié. Le passé doit souvent te revenir en tête. Maintenant j'en suis sûr, tu as encore notre amitié dans le coeur. Tu n'as pas mis un "x" sur notre ancienne complicité.

« Sérieux, Saru... »

J'arrête tout mouvement pour le regarder. « On termine vite tout ça. Et on va plus loin. Très loin, même, » Plus loin ?.. Dans quel sens, car oui, mon cerveau étant malsain s'imagine des choses des indiscrètes à ton sujet. Cette phrase à un grand double sens pour moi.

« On a un... combat. À finir. »

Oh, bien sûr... Notre combat. J'y avais presque pensé. Bref, j'ai l'impression de retourner au premier point et le sentiment de tout devoir oublier ce qui vient d'arriver. De toute façon, frapper le petit rouquin pourrait peut-être me faire plus de bien que de tord. Ce n'est pas le fait que je sois légèrement sadique qui me fait penser ça...

« Tu es sûr que tu as le temps d'aller te battre, tu oublies ton fameux rendez-vous de ce soir ? »

Oui, j'ai ce putain de rendez-vous sur le coeur. Je garde quand même un visage assez amusé. Je me demande si Misaki a réellement une relation avec Mikoto.

« Il ne faudrait pas que tu fasses attendre ton amant... Ça manquerait légèrement de politesse. »

« Tu te montes la tête tout seul, imbécile ! »

Je lui souris avant de regarder autour de moi. Putain, cet imbécile est vraiment le pire menteur de tous les temps. Ce n'est pas en rougissant et en t'énervant que tu vas pouvoir me prouver quoi que ce soit Misaki. Non, mais... La tête qu'il me fait vaut au moins un million, mais ses paroles elles, elles valent une claque sur la gueule. Un bon coup pourrait peut-être le réveiller. Je déteste sa façon d'essayer de me faire à croire que j'ai tort. Déjà, je n'aime pas trop qu'on me raconte de mensonges alors si en plus on advenait à totalement ce foutre de moi...

« Tu parles d'un rendez-vous, pour quoi ? Parce que t'as lu un message ? Il n'y a strictement rien, entre Mikoto-san et moi ! Je- »

Je serre le manche du balai dans ma main. Heureusement qu'il arrête de parler, car je me retiens légèrement de ne pas le frapper. Enfin, voilà qu'il secoue la tête comme pour oublier un mauvais souvenir, un souvenir d'on j'ai rudement l'impression de connaitre. Je me demande s'il a eu une relation sexuelle avec Mikoto. Non en fait, je ne veux absolument pas le savoir. Ça ne ferait que me mettre en colère, car... je suis jaloux ?

« Non, sérieusement. Pourquoi tu dis des trucs pareils, hein ? Tu... »

Il serre les dents... Voilà une autre preuve. Je ne suis pas con, alors pourquoi persiste-t-il à me faire croire qu'il n'a aucun sentiment pour son roi ? Merde, je ne le prends pas du tout venant de sa part. J'ai l'impression qu'il se dénigre devant moi, qu'il se ment à lui-même, mais pour prouver quoi au juste ? Pourquoi veut-il donc me mentir au juste ? C'est si difficile de simplement avouer qu'on aime quelqu'un ? T'as peur de quoi Misaki ? De me blesser peut-être ? Pourquoi tu veux me cacher ça ?

« J'suis pas de ce genre là, »

J'ai mal au coeur pour lui. La grimace qui me fait me fait quand même ricaner. Il doit sûrement refouler ses attirances homosexuelles... Ça serrait la raison qui le pousserait à mentir ?

« J-j'aime beaucoup Mikoto-san. Mais pas de cette manière. C'est... plus profond ? »

Plus que profond même, mais bon... Le rouquin n'ose même pas me regarder dans les yeux et ça m'enrage un peu. Trop faible pour supporter mon regard Misaki ?

« M'enfin. »

Je lâche le balai et je l'approche avant de brutalement le prendre par le collet et de le tirer pour le plaquer contre le même mur que tout ta l'heure avec beaucoup d'agressivité. Je vais ensuite poser ma main libre derrière sa tête pour lui tirer les cheveux de sorte à lui faire pencher la tête vers l'arrière.

« T'es vraiment qu'un imbécile pour persister de cette façon dans tes propres mensonges. Tu ne te trouves pas dégueulas ? »

Je pose ma main avec lequel je tenais son collet autour de son cou.

« Tu n'oses même pas me regarder dans les yeux en plus, mon pauvre Misaki. »

Ma phrase est sur un ton moqueur. J'enlève ma main de sur sa gorge pour retourner au collet de son chandail et de le baisser pour pouvoir voir son tatou sur sa clavicule, mais je me trompe de côté puis je remarque autre chose... Il a une marque. Une marque d'affection... un suçon ?

« Mikoto t'a marqué... »

Je lui serre les cheveux beaucoup plus fortement avant d'aller le mordre entre son épaule et son cou pour être sur de bien le marquer. Je le mord assez fortement. Je ne veux pas qu'il porte qu'une simple ecchymose... Je veux qu'il saigne et qu'il se rappelle de son mensonge à chaque fois qu'il regardera cette plaie. Je veux qu'il ressente à quel point il me fait du mal.

« C'est pas du tout ça, imbé- Aaah ! »

Ce n'est pas du tout ça ? Il se fout encore plus de moi en me disant cela. Va-t-il me faire croire qu'il se marque tout seul, car ça l'excite ? Non, ça m'étonnerais, mais j'aimerais bien savoir à quoi il peut bien penser. Déjà, faut avoir quelque chose de lourd sur le dos pour mentir de cette façon.

« Arrête, putain ! »

Je me laisse totalement repousser puis je m'essuie la bouche du revers de la main. Mon attention se pose ensuite sur le rouquin. Je ricane légèrement en le voyant, tremblant d'horreur et les larmes aux yeux. Je le fixe ainsi un petit temps, car plus je le regarde, moins j'ai de regret sur mon geste. Cette morsure, il le méritait franchement. Il l'a recherchait en quelque sorte.

« T'es complètement malade... »

Je ne le quitte pas du regard. Misaki, je ne suis pas malade, je suis jaloux et tant qu'à moi, cette émotions est aussi chiante et triste que la solitude. Tu me fais donc doublement souffrir, mais aujourd'hui, c'est encore bien pire. Je ne sais pas si je pourrais encore supporter ta flagrante innocence. Je sens que je vais céder... Je sens que je vais réellement ne plus jamais te laisser partir. Bref, voilà que le rouquin quitte le temple... Il abandonne ? Dans tous les cas, je ne veux pas être le seul con à faire du ménage. Je vais donc quitter à mon tour, car je n'ai vraiment rien à foutre dans ce temple, quoi que... Je m'approche des bibelots pour les regarder puis pour m'en prend un qui porte chance et un qui est pour l'amour. J'avais faim, mais finalement, il n'y a vraiment rien ici alors je vais prendre ça.

Je regarde autour de moi pour essayer de trouver la folle du regard, mais elle ne semble pas être là alors je ne fais que déposer de l'argent là où il y avait les bibelots puis je sors dehors. Ah... Misaki n'est pas parti... Ça va être plus facile de lui donner un des bibelots... Oui, je lui ai acheté un bibelot. Enfin, j'approche la petite tête rouge puis je pose un genou au sol pour m'accroupir devant lui puis je dépose le petit bibelot qui porte chance devant ses pieds. M'ouais, l'autre bibelot, il est pour moi... Ce n’est pas que j’en ai de besoin puis, merde, je n’ai pas envie de me justifier.

« Ça te dirais d'avoir un autre revirement de situation et que l'on soigne la blessure que je t'ai... » Je n’ai pas envie d'assumer... « Que je t'ai faite ? »

Je soupire longuement tout en râlant silencieusement. Bon, aller, faut que j'essaie maintenant d'oublier tout ce qui est arrivé pour revenir à notre amitié simplette. Ça ne date pas de très longtemps... Enfin, en tout, je n'ai pas envie de me remettre Misaki à dos puis je ne veux pas le provoquer. J’aimerais simplement… Je ne sais pas ce que je veux, mais j’aimerais que cette journée soit moins merdique pour nous deux. En plus, j’ai encore faim…

« Après, j'aimerais bien aller manger... »

Je l'invite à aller manger ? Heu... Voyons ça plus tard.

Je penche discrètement la tête en voyant que Misaki ne me répond pas de suite. Il faut dire que je m'attends un peu à ce qu'il me réponde négativement... C'est le scénario le plus prévisible et réaliste que j'ai dans la tête. Il va même sûrement me renvoyer le petit bibelot sur le front aussi. Ce serait une autre scène qui pourrait très bien arriver d'un moment à l'autre. Enfin, j'oublie un peu que ce n'est pas parce que je le pense que ça va arriver. Dit donc, je m'encourage dans mes propres mots...

Je soupire un peu en réfléchissant avant d'être totalement surpris, car Misaki prend le bibelot pour… l’analyser ? Je suis très étonné, mais ça ma réchauffe le cœur qu’il lui jette au moins un coup d’œil. Je me demande vraiment ce qu'il nous arrive quand même. C'est le fait que l'on est passé de l'amitié à la haine qui nous rend aussi... Théâtrale ? Bref, si ce n'est pas ça, c'est le temple et tout le reste. Le fait qu'on est eu le temps de se parler sans se mettre un coup sur la gueule, le fait qu'on est été seul... seulement moi et lui.

Je souris légèrement en le voyant serrer le bibelot entre ses doigts. Il va le prendre finalement ? J'espère que cet objet va lui donner un peu de chance. Je regarde le rouquin se lever puis je me redresse à mon tour le regardant commencer le pas. On se sépare ?

« Comme tu veux, Saru, »

Attend, ça veut dire qu'il veut bien manger avec moi ? C'est de plus en plus étrange, mais bon, j'espère avoir assez d'argent pour nous deux quand même, car je ne pense pas que le rouge veuille payer quoi que ce soit.

« Mais c'est toi qui paie. »

Ah, c'est en plein ce que je me disais. Je vais donc devoir payer le tout. On va simplement aller manger un bol de ramen selon-moi. Tant que je remplis un peu mon ventre, je suis content. Je ne vais pas me gaver non plus... Quoi qu’il en soit, Misaki arrête de marcher. Ça me perturbe un peu... Va-t-il changé d'avis ? Ça ne serait pas fou, mais ça me fait un peu peur. J'aimerais vraiment manger un morceau avec Misaki maintenant qu'il a accepté l’invitation subtile. Oui, je veux réellement passer du temps avec lui malgré ce qui nous est arrivé. Merde, je me sens dépendant de lui en ce moment...

« Euh... qu'est-ce que tu veux faire, au juste ? »

Je réfléchis d'un coup... Il parle de sa blessure là. Il va sûrement refuser de venir faire un petit tour chez moi puis il doit être hors de question que ce soit moi qui passe chez lui alors... Pourquoi ne pas aller dans un endroit où on pourrait passer tous les deux sans qu'il ne soit totalement troublé ? Je ne veux pas aller à Homra moi. Je préfère éviter cet endroit... Bon, au pire des pires, je pourrais peut-être essayer de le convaincre.

« Il faudrait aller chez toi... » Je coupe ma phrase en essayant de penser à autre chose. « Sinon, c'est chez moi que nous allons et je ne suis pas sûr que ça te tente. »

Je l'approche mine de rien. Je crois que ce serrais plus simple de passer chez moi que chez lui, mais ça, c'est à cette petite tête brûlée de voir, car je ne vais pas prendre de décisions à sa place.

« Je veux seulement désinfecter ta plaie pour ensuite mettre en bandage. Ça ne va pas prendre grand temps... »

Non, ce qui va prendre du temps, c'est la putain de marche qu'on va devoir se taper pour se rendre soit chez moi ou chez lui.

~ Suite du rp: Ici ~