Marcher... Simplement dire ce verbe est d'un ennui total. Pourquoi suis-je donc sorti dehors ? Ah, oui... Pour marcher et prendre l'air. Moi qui ne suis pas habitué à sortir de mes habitudes... Je me demande si on ne m'a pas fait un lavage de cerveau. Bref, quoi qu'il en soit, je suis quand même sorti et me voilà même assez égaré du premier chemin que je voulais prendre. Suis-je perdu ? Non, je ne crois pas. Je crois que je me rapproche du temple en ce moment. C'est le seul endroit qui me vient en tête quand je regarde autour de moi. Les alentours... Ils sont aussi d'un ennui mortel... Ça me fait soupirer...Tout m'ennuie, j'aimerais avoir un peu d'action. J'aimerais avoir quelqu'un à provoquer pour ensuite me battre. J'aimerais que Misaki soit là. Je suis sûr que ça lui ferait plaisir de me voir. Ce n'est pas comme s'il me détestait vraiment. Selon-moi, je crois qu'il a seulement envie que je retourne parmi les rouges... Quoi que... Non. Il doit sûrement avoir envie d'une chose et c'est de me mettre son poing au visage. En fait, je suis sûr de rien.

Du moins, si j'en retourne à ma marche, je crois que je ferais mieux de faire demi-tour. Je ne vois pas pourquoi j'irais jusqu'au temple. C'est quelques minutes de marches qui seraient de trop dans ma journée. De plus, je n'ai pas besoin de chance ni d'amour et je n'ai pas de voeu à faire... Je n'ai donc rien à faire au temple, mais plus j'y pense, plus je crois que... Bon, En fait, je crois que j'aurais bien besoin d'un petit quelque chose. J'ai un peu d'argent sur moi alors c'est maintenant ou jamais.

Je reprends donc ma terrible marche. Que c’est long… Je vais apprendre à faire du skate tien. Voilà encore que je pense à Misaki… Il est toujours dans mes pensées quand je n’ai rien n’à faire. Il faut dire que ce petit enflammé est l’antonyme de l’ennui. Ce qu’il dégage, c’est assez amusant. Il est si facile à manipuler. Je peux lui faire faire ce que je veux, simplement en le provoquant. Je peux aussi le rendre dément simplement en prononçant son petit nom.

Tien… Me voilà sortit de mes pensées. De loin, j’entends une petite musique dans le genre bucolique ? Non… C’est plutôt… Je ne sais pas. Dans tous les cas, cette musique m’intrigue. J’ai un petit sourire en coin qui se fait assez rapidement puis mes pas s’accélèrent. Je ne sais pas trop pourquoi, mais j’ai l’impression que je ne serais pas du tout déçu en arrivant enfin à ma destination. Voilà que mon impulsivité prend encore le dessus sur moi... Enfin, disons plutôt que je n’ai rien à perdre.

Quand je vois enfin le temple. J’arrête de marcher puis j’ai le cœur qui va de plus en plus vite. Il faut que je reste calme. Il faut que je me garde cette envie d’aller le provoquer. Il faut que je réussisse à contrôler cette impulsivité que j’ai au fond de moi.

Il n’y a aucun doute, c’est bien Misaki et il semble…. absorbé par son téléphone portable. Il semble même avoir des… chaleurs ? Je me demande bien ce qui peut lui faire tant d’effet…

Bon, allons… Je recommence à avancer pour aller vers celui-ci jusqu’à ce que nos regards se rencontrent puis voilà qu’il prononce mon nom. Tu me fais tant plaisir Misaki.

« Misaki... ~ »

Il faut bien que je prononce aussi son joli nom. Même si mon ton est entre l’amusement et la pure provocation.

« Es-tu venu te chercher un peu de chance ? »

Ce n’est pas une question lancée par hasard. En fait, je sais que cette petite tête brûlée à besoin de chance, car pour tomber sur moi, il ne doit pas vraiment en avoir.

Spoiler:

Encore une fois, j'ai le droit à une réaction de sa part. Ma voix semble tellement énervante... Pourtant, j'arrive à vivre avec celle-ci. Bref, la grimace à laquelle j'ai le droit de la part de Misaki me fait sourire. Il semble déjà être en colère et il faut dire que je suis assez fier de moi. Quand je repense à toutes les fois où j'ai eu le droit à cette grimace... Suis-je si désagréable que cela ou c'est seulement le fait que j'ai trahi HOMRA qui le fait réagir ainsi ? Je me demande bien à quoi il pense.

Du moins, je ne semble pas l'avoir assez provoqué, car cette petite tête brûlée se décontracte. Il est beaucoup moins impulsif que moi. Je crois qu'à sa place, je serais déjà partant pour un combat. Peut-être qu'il attend après moi. Il ne commence jamais le combat. Il doit sûrement attendre que je sois prêt pour le combat. Il aime sûrement m'entendre dire que je suis partant. Mon célèbre: "Fushimi Prêt" doit l'attirer.

« Et toi, hein, Saru ? Qu'est-ce que tu peux foutre ici ? »

Tien, ce n'est pas fou comme question... Même moi je me demande d'où me vient cette stupide idée d'être sorti dehors pour marcher. Peut-être qu'au fond de moi, je savais que j'allais tomber sur ce petit Misaki. Quoi que... non. Je ne suis pas trop prêt à penser un truc pareil. Je ne suis pas vraiment du genre à penser que tout arrive pour une certaine raison. En fait, peut-être que je le savais... Je ne sors jamais de mes habitudes pour rien après tout. Enfin, quoi qu'il en soit, Misaki semble un peu distrait par les alentours. Il regarde derrière moi. Pourquoi ?... Ho, je sais. Il doit sûrement chercher un autre bleu. Bien laisse-moi te dire que tu ne vas trouver personne mon grand. Il y a que moi et toi ici.

« Disons que j'avais un petit doute sur le fait que je te trouverais ici Misaki. »

Tien, voilà que celui-ci regarde de nouveau vers son téléphone portable. Il se passe vraiment quelque chose pour qu'il soit tant intéressé par cet objet électronique sans intérêt. Il est arrivé un truc entre lui et quelqu'un d'autre ? On n'a pas des chaleurs pour rien quand même... Quand j'y pense, il est peut-être tombé amoureux. J'ai le cœur qui me serre plus j'y pense. Cette pensée me fait mal... Cette pensée me rend jaloux. Je me sens totalement blessé, mais pourtant, je ne devrais pas l'être. Ou peut-être que si ?

« Il n'y aura personne pour nous interrompre, cette fois-ci ? »

Misaki qui prend les devances... Il semble prêt à vouloir se battre. Moi aussi d'ailleurs. Ce combat va être mon action de la journée. Il n'y aura personne pour nous arrêter en plus. Je me demande déjà comment ça va finir. Peut-être que je devrais lui mettre un coup assez fort pour qu'il s'évanouisse... Ensuite, je profite de son absence de conscience pour... Pour m'amuser un peu.

« Non, il n'y aura personne pour nous arrêter... Il y a que toi et moi. »

Je suis de plus en plus amusé. J'ai hâte que le combat commence. Je suis déjà sûr qu'il y en aura un. Comme si Misaki pourrait passer par-dessus une telle chance d'essayer de me mettre enfin son poing sur la gueule. Qui sait, je pourrais lui laisser cette chance pour après faire un petit revirement de situation. Je me laisse frapper et après, j'attends de voir ce qu'il veut faire. Aurait-il vraiment le courage de vraiment de traiter comme un traître ? Moi je pense plutôt qu'il ne cherchera pas vraiment à me faire du mal. Après tout, on a déjà été des amis, non ?

« Alors Misaki, es-tu prêt pour un combat ? »

Qu'il soit prêt ou non, moi je le suis et quoi qu'il en pense, je ne vais pas m'arrêter pour une réponse négative de sa part. Doucement, je commence déjà à retirer mon épée, mais je m'arrête en remarquant que Misaki n'a pas son skate. Tien, c'est étrange. Pour être en égalité avec celui-ci, je crois bien que je vais me garder l'envie d'utiliser mon épée. Au pire, rien m'empêche de la prendre plus tard.

Spoiler:

Encore une fois, l'enflammé ne semble pas très content d'entendre son prénom sortir d'entre mes lèvres. Ce que j'aime le provoquer ainsi. Il n'a pas l'air de prendre mon amusement à cœur joie par exemple. Pourquoi serais-je donc sérieux ? Il est bien plus facile de déstabiliser l'ennemi en lui offrant notre plus beau sourire que notre plus laide grimace. Enfin... C'est ainsi pour Misaki.

Bref, voilà qu'il m'approche. Cela fessait un moment déjà que j'attendais que ça. Qu'il vienne à moi sans que je n'ai à répéter son nom plus de cinq fois. Eh bien, ce qu'il est petit quand même... C'est un détail qui m'est complètement sortit de la tête. Misaki est beaucoup plus petit que moi... J'ai au moins dix centimètres de plus que lui. Si je grandi encore, je vais avoir l'impression de me battre contre un enfant.

Enfin, voilà que je descends de dix centimètres ou plutôt onze puisque je fais un mètre soixante-dix-huit, pour me retrouver à la hauteur du roux. Il n'est pas content le mini Misaki. Il semble très en colère même. Je me demande ce qu'il va bien pouvoir me sortir. Peut-être qu'il va encore me demander d'arrêter de prononcer son prénom. En fait, c'est sûr qu'il va me demander ça.

« Ne m'appelle pas comme ça, enfoiré de singe... »

Ah ! Droit dans le mile. J'adore avoir l'impression de penser la même chose que cette petite tête brûlée. Il faut dire que ça me fait plutôt plaisir de prévoir ces paroles. Un grand sourire se pose sur mon visage du coup. C'est plaisant. Je suis sûr qu'il brûle d'envie de me mettre son poing directement sur la mâchoire.

« Bien sûr que je suis prêt à me battre ! »

Ah oui ?.. Misaki, tu es prêt à te battre. Tu chauffes d'envie aussi... Tu as de la haine puis de la colère au fond de toi et j'ai bien hâte de voir sortir ces émotions. J'ai bien hâte que............. Tien, ce n’est pas mon visage ça. Je ne m'attendais vraiment pas à cela. Je me penche, puis j'étouffe un peu. Il a visé le ventre. Il faut dire qu'il était en plein à sa portée. Tu m'as bien eu Misaki et tu ne m'as pas manqué. La main contre le ventre, je recule d'un petit pas en reprenant légèrement ma respiration. Inspire, expire, inspire puis expire de nouveau...

« Alors, ça fait du bien Misaki ? Je m'attendais plutôt à ce que tu vises mon visage par contre. »

Je me redresse un peu le dos. Ouf... Il est petit, mais il est costaud. Moi je suis maigrichon et même si je ne veux pas trop l'avouer... On peut dire que je suis légèrement sensible. Je le suis sûrement moins que Misaki par exemple.

Bizarrement, je n'ai pas envie de contre attaquer... J'ai simplement envie de... Rire ? Suis-je nerveux ? Non, je suis plutôt perdu dans mes pensées. Je ne sais plus quoi penser maintenant. C'est la première que Misaki me frappe ainsi. Habituellement, j'évite ses coups. C'est toujours lui qui frappe aussi. Moi je ne fais que riposter ou simplement éviter. Peut-être que c'est le fait qu'il m'a fait mal qui me rend légèrement mal à l'aise. Ce n'est pas comme si c'était la première fois, mais ce coup si, il voulait réellement me faire mal et à quelque part... Il y a quelque chose dans son geste qui vient me chercher.

Enfin, il ne faut pas que je perde la face. Il faut que je reste amusé par cette situation avant qu'elle me chamboule complètement.

Spoiler:

« Et toi, Saru ? »

Et moi ?.. Si ce coup m'a fait du bien ? Plus j'y pense, plus je me dis que ce coup m'a légèrement réveillé. Je me sens assez bizarre, mais j'ai bien l'impression que je... Non... Ce coup m'a seulement chamboulé. Si tu pouvais savoir ce qui se passe dans ma tête Misaki. Pour toi, j'ai quitté HOMRA simplement par plaisir ou quoi ? Tu n'as jamais vraiment réfléchis à ce qui m’a fait partir ? En fait, tu es simplement trop idiot pour penser quoi que ce soit à mon sujet. Pour toi, je ne suis qu'un traître et tu ne me vois plus comme un ami. Quoi que tu m'avais déjà oublié avant ça. La relation que tu as avec moi n'arrête qu'au traître... Je suis passé de l'ami à l'homme invisible puis maintenant... Je suis le traître. Au moins, le fait que je sois parti te fais autan souffrir que moi je souffre. Je ne suis plus le seul à devoir avoir mal.

Enfin, je suis aussi content, car maintenant, tu t'intéresses à moi. Ce stade ou j'ai été l'homme invisible est terminé. Je ne vais pas devoir te regarder t'éloigner de nouveau. Je ne vais pas devoir te regarder sauter autour de Mikoto. Toute cette attention que tu as mis autour de cet homme m'énerve. Suis-je jaloux ? Sûrement, mais je ne suis pas vraiment prêt à admettre qu'il n'y a que de la jalousie là-dedans, car j'ai simplement l'impression de t'avoir perdu. C'est bien beau le fait que ce roi rouge m’a aidé, mais ce n'est pas vraiment ce que je recherchais. J'étais bien quand on était seulement tous les deux.

De toute façon, en y pensant vraiment, il était sûr que j'allais te perdre un jour. Étant plus social que moi, le fait que tu rejoignes d'autre personnes allait simplement se faire naturellement. Même sans être entré dans HOMRA, je t'aurais perdu. En plus de cela, je ne pense pas que j'aurais réussi à te faire revenir vers moi si ça aurait été dans un autre genre de situation.

« Qu'est-ce que tu en d- »

Je sursaute un peu d'un coup. On est complètement coupé par une porte qui s'ouvre et une voix de femme pas très heureuse. Rapidement, mon regard se pose directement sur Misaki qui recommence à avoir des chaleurs. Hé bien dit donc... Quand ça parle de jolies filles, il faut toujours qu'il perd totalement la face. Il faut dire que c'est plutôt mignon.

« Je peux savoir pour qui vous vous prenez ?! Vous battre devant un temple ! »

Mes pupilles se posent sur la femme. Elle est plutôt jolie... Elle doit sûrement prendre Misaki pour le coupable. C'est lui qui m'a frappé aussi.

« C'est lui qui a comm- »

Attend, il n'a pas vraiment dit ça ? Mettre la faute sur quelqu'un d'autre. As-tu cinq ans d’âge mental Misaki ?

« Rien à foutre ! Vous savez quoi ? Vous allez me nettoyer le temple, pour vous excuser. Non mais sérieusement... » Heum.... Non. « Et n'osez pas refuser. Y'a pas que de la chance et de l'amour, dans ce lieu. Genre, des malédictions plutôt utiles... »

Cette fille s'est cognée la tête contre un mur ? Dans tous les cas, je ne crois pas un mot de ce qu'elle dit et je sens l'ennui remonter en moi. Je ne veux pas aller faire du ménage...

« Q- !! »

Elle apporte Misaki avec elle ?.. Je me sens chanceux de ne pas ma faire prendre aussi.

« L-lâchez-moi ! Et lui alors ?! »

Lui ? Euh.... Moi ? Je ne viens pas, mais j'ai bien que je ne n'ai pas trop le choix, car Misaki tire ma chemise pour que je le suive.

« Pas envie d'être maudit davantage, » Car tu crois vraiment à ces conneries toi ? « Mais faudrait qu'on m'explique pourquoi on est toujours interrompus, putain, »

Là je ne sais pas. On dirait que notre destiné est porté sur autre chose qu'un combat. Il faudrait qu'on discute au lieu de se donner des coups. Mais bon, il est trop tard pour penser à ça, car maintenant, on est tous les deux pris dans une situation plus que stupide. Je suis donc Misaki et la fille. On se rend au temple puis je prends la tâche qui me semble le moins difficile. Je prends un balai. Ouais, je vais balayer le temple...

« Je vais passer le balai... J'espère que tu vas te trouver quelque chose Misaki. »

Je regarde du coin de l’œil Misaki avant de lui faire un petit sourire.

« Quand on aura fini, ça te dit qu’on discute au lieu de se frapper ? »

Ce n’est pas que je n’ai pas envie de me battre, mais c’est surtout parce qu’on ne peut pas se frapper. La violence attire les gens et on va toujours se faire arrêter. Que ce soit ici ou ailleurs, il va toujours y avoir une personne pour nous faire chier. C’est sûr, je vais avoir envie de te mettre un coup, mais je vais devoir me retenir et toi aussi d’ailleurs. Je me demande si je vais être capable de te parler sans te provoquer puis sans que tu ne me mettes un coup.

« Tu penses vraiment que je vais t'accorder de mon temps pour te parler, Saru ? »

Oh... Il est encore en colère ou quoi ? Son regard ne semble pas très heureux. Alors il préfère en rester au coup sur la gueule que de simplement discuter ? Ça me va... Je peux agir comme lui si ça le chante, mais ça ne va pas faire avancer les choses alors... Je vais essayer de ne pas le chercher pour le moment. Ce n'est pas que je tien vraiment à discuter avec lui, mais... En fait, oui. J'aimerais bien que l'on discute. Ça nous ferait du bien. Dit donc, on m'a vraiment fait un lavage de cerveau. Voilà que je veux discuter. Je perds un peu de mon sourire.

Je ne suis pas vraiment une personne qui adore parler et tu le sais, alors pourquoi pas juste fermer ta gueule et accepter la proposition ? Bref, je veux bien essayer d'avoir une conversation avec Misaki quoi qu'il en pense. Je suis prêt à le battre pour qu'il soit calme. Peut-être qu'avec une autre dague dans le bras, il sera un peu plus sage. J'aime bien le voir en soumission.

« Et de quoi tu veux parler, hein ?! On n’a plus rien à se dire, enfoiré ! »

On n'a plus rien à se dire ?.. Tu crois vraiment ça ? Moi je ne suis pas du même avis que toi. En plus, quand je suis arrivé, tu avais l'air en amour avec ton téléphone portable. J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe. J'aimerais toujours savoir ce qu'il se passe avec toi. Enfin, pour le moment, les chaleurs que tu as eues avant que j'arrive m’intéressent. J'ai bien envie de te piquer ton téléphone portable pendant que tu vas avoir le dos tourné. Ah, tien... C'est une bonne idée ça. Tu as beau l'avoir mis dans ta poche, ma main peut très bien s'y infiltrer.

Voilà que la fille revient avec un sceau et un chiffon. Tu vas te salir Misaki... Enfin, avant que celle folle me voit rien faire. Je fais un peu semblant de commencer à passer le balaie. Heureusement pour moi, elle est beaucoup plus sur le dos de Misaki que sur mon dos alors ça me laisse un peu libre.

« T'as qu'à faire la poussière. » Elle regarde vers les étagères rempli de petits bibelots inutiles et. « Une casse, et ça en ira de ton argent. »

Eh bien, me voilà encore plus rassuré, mais plus j'y pense, plus je me dis que Misaki ne doit pas avoir grand argent sur lui. S'il en brise une, je vais sûrement devoir donner l'argent à sa place. Ce n'est pas que je veux l'aider, mais... En fait, je crois bien que je veux l'aider.

« J'étais juste venu acheter un présent à Totsuka-san, »

Pourquoi il voulait lui acheter un présent ?.. Il est tombé amoureux de lui ? J Quoi qu'il en soit, j'attends que la fille nous quitte du regard pour aller faire autre chose puis j'approche doucement Misaki pendant qu'il semble dans ses pensées pour lui prendre son téléphone portable. Je le prends durement... Je ne me fais pas discret... Quand j'ai l'appareil en main, je m'attends à une réaction de la part du roux, mais il ferait mieux de rester calme, sinon je casse des bibelots et je mets ça sur sa faute.

« Misaki, si tu ne veux pas que devoir payer quelques bibelots, reste calme et laisse-moi regarder un truc. »

Je suis sérieux dans ma voix. Je suis même presque froid. Enfin, j'ouvre l'appareil et je vais voir le dernier message qu'il a reçu. Ah, je comprends tout maintenant... Ce message vient directement de Mikoto.

« C'est Mikoto qui te donne des chaleurs ?.. »

Je lui rends l'appareil avant de retourner à mon balai. J'ai vu ce que je voulais voir... Je ne sais pas trop comment le prendre, mais j'ai un grand sourire au visage d'un coup.

« Hé ?... »

Dit donc, il m'a totalement arraché l'appareil des mains. Pauvre petit chou... Il ne doit rien comprendre au fait que j'ai dit ça. Il devrait repenser à comment il a réagi quand il a vu son message. J'étais là pour le voir aller. Il semblait si emballé... Je ne veux pas savoir ce qu'il s'est passé entre lui et Mikoto. Le pire est à voir. Enfin, je vois déjà très bien la scène dans ma tête. Misaki en dessous de ce roi. Le visage crispé et les jambes écartées. Je suis un peu excité par cette image de lui, mais en même temps, je prends cette image comme une gifle, car ce n'est pas moi qui suis au-dessus, mais c'est Mikoto.

Ai-je envie de faire des choses indiscrètes à Misaki ? Bien sûr que oui, c'est quoi cette question... L'embrasser est un fantasme. Le dominer est un rêve... Le voir sous un autre est un cauchemar. Un cauchemar qui s'est réalisé. Merde, pourquoi j'ai cette douleur au cœur ? Je n'ai pas à être jaloux... Je ne le dois pas... Enfin, je ne dois pas le paraître. C'est mauvais... En plus, le message était un genre de rendez-vous...

« Saruhiko... »

J'aimerais que tu gémisses ce nom un jour... Voilà une pensée que j'aurais dû garder au fond de moi. Bref, je regarde vers Misaki qui laisse tomber son chiffon. Il m’approche puis il me prend le balai des mains pour ensuite le laisser tomber au sol. Si la folle te voit, tu vas encore te faire taper sur la tête. En plus, il me tire encore le collet. Ce que tu peux être petit quand même...

« C'est quoi ton putain de délire, au juste ? »

Mon Délire ? Non, tu te fous de moi là ? C'est plutôt toi qui a un délire. Moi je n'ai fait que chercher ce qui te fessait délirer et j'ai trouvé. Si tu pouvais un peu réfléchir avant d'agir espèce d'innocent. J'ai envie de te gifler, de te foutre dans un coin et d'abuser de toi.

« C'est d'passer le balai qui t'ait monté à la tête ? »

C'est quoi cette question ?..

« Moi, je n'ai pas de délire, mais toi tu sembles délirer pour Mikoto... C'est d'avoir du sexe avec lui qui t'ait monté à la tête ? »

Je semble légèrement frustré dans ma voix, mais je garde quand même un léger sourire aux lèvres. C'est sûr qu'il y a une partie de jambes en l'air pour rougir comme il l'a fait pour un simple rendez-vous. Je peux aussi bien me tromper, mais je ne pense pas vraiment que c'est le cas.

« Que vas-tu donc faire à HOMRA ce soir ? Tu me penses assez idiot pour ne rien voir peut-être ? Quand je suis arrivé, tu étais d’un rouge pivoine. Ce n'est pas votre premier rendez-vous hein ? »

Je le prends à mon tour par le collet avant de le plaquer contre le mur. J'évite les étagères de préférences... Je passe ensuite ma main libre sous son haut et sa camisole pour aller lui caresser le torse. Ma bouche va ensuite se poser en dessous de son oreille. J'embrasse et je caresse sa peau. Je ne suis pas au bon endroit pour faire ce que j'ai envie de lui faire, mais je veux bien le provoquer de nouveau.

« Comment c'était ta première fois ?.. Je présume qu'au début, c'était douloureux... Mikoto est-il bon au lit ? »

« Arrête ça, putain ! »

Ah, Misaki... Tu voilà si faible et entre mes griffes. Tu as beau gémir, tu ne réagis pas vraiment pour autant. Ta voix est entre la peur et la colère. As-tu peur de moi, as-tu peur que je te fasse du mal, as-tu peur que je sois plus fort ou as-tu peur de la réalité ? À vrai dire, la relation que tu as avec Mikoto semble être une gêne. Tu fais des choses avec lui, mais tu sembles tout vouloir nier. Pourquoi ne pas simplement assumer ? Enfin, tu veux que j'arrête quoi au juste ? De tout te remettre ce que tu as fait au visage ou, tu veux que je te lâche ?

Quand j'y pense, je ne t'ai jamais vu aussi mal à l'aise. C'est la première fois que j'assiste à une telle réaction de ta par. Je ne suis pas déçu de cela. J'aime bien découvrir tes nouvelles facettes et tes façons d'agir. Ça m'intéresse, ça m'attire puis ça me donne envie d'aller beaucoup plus loin.

« Arrête de sortir des conneries pareils ! »

Des conneries ? Non, ce n'est pas des conneries et tu le sais autant que moi. Merde que tu me fais chier... Quoi qu'il en soit, heureusement qui tu me repousse, car il est certain que tu n'aurais pas apprécié mon prochain geste. Après être reculé d'un pas, je fixe le petit rouquin remettre son chandail en place puis je soupire quand il se frotte le cou. La prochaine fois, je vais te faire une marque... quoi que tu doives déjà en avoir quelques-unes. Il ne faut pas que j'oublie que Mikoto est passé avant moi sur ton petit corps.

Bordel, Mikoto... Prononcer ton nom est une torture pour mon cerveau. Je t'envie et j'aimerais te détruire, mais je sais qu'à quelque part, c'est impossible. En tout cas, il faut que je me calme un peu. Il faut que je respire par le nez et que j'essaie de me faire à l'idée que... que je viens perdre quelque chose que j'aurais aimé avoir que pour moi. J'aurais réellement aimé être le premier à...

« Je vais te tuer... »

Voilà une phrase qui me sort rapidement de mes pensées. Un beau sourire se forme sur mon visage. Une impulsivité me dévore lentement, mais j'attends avant d'agir.

« Qu'importe le temple ou non... »

C'est en plein le genre de chose à laquelle je rêvais d'entendre dire, mais ne compte pas sur moi pour te laisser faire quoi que ce soit Misaki. En fait... Je crois que je ne vais pas te laisser faire un seul petit geste. Je n'ai pas envie d'attendre que tu réagisses. Je sens la peur dans ta voix et ça me donne envie de te dévorer maintenant. Encore là, il faut que je me calme.

« Aller, vas-y, même si tu as peur au fond de toi... Aller, tue-moi. »

Je l'approche de nouveau puis je plaque fortement ma main contre le mur. Quelques centimètres de plus, je lui aurais fracassé le visage, mais je ne veux pas lui faire de mal. Pas maintenant... Je veux simplement qu'il se rende compte de ses paroles... Qu'il voit à quel point c'est plus facile à dire qu'à exécuter. Aller Misaki, essaie donc de me tuer. Enlève-moi toute la douleur que j'ai... Libère-moi... Mais si tu oses vraiment, je te jure que je ferais en sorte que tu me suives, car je ne serais pas capable de te savoir séparer de moi. Je ne serrais pas capable de partir sans toi. Ça serrais trop difficile.

« Aurais-tu vraiment le courage de me tuer ? »

Je me penche un peu puis je retourne à son oreille. J'ai un léger ricanement qui devrait le faire frissonner.

« Vas-y Misaki... »

Oui, il n'y a rien de mieux que son prénom pour le provoquer, alors pourquoi pas le prononcer ?

« Misaki... Essaie pour voir. »

Voilà que j'ai encore le droit à une grimace. J'aime quand tu fais cette tête Misaki. Quand ton visage se crispe de cette façon... C'est comme une victoire pour moi, car grâce à ce visage, je sais que ce que je te dis t'atteint. Enfin, c'est simplement le fait que tu es une réaction qui me fait dire ça. Quoi qu'il en soit, ce visage m'inspire. Il me donne envie de te provoquer encore plus, mais ça, tu dois le savoir. Tu sais à quel point j'aime provoquer les gens.

Bref, j'ai tout de même une défaite... Malgré ma provocation, tu n'as pas osé poser un seul geste. C'est ce qu'on appelle une menace en l'air ?.. Ce n'est pas que j'aurais aimé que tu te mettes à me battre, mais au moins, ça aurait fait un peu d'action... Ah, Merde... même dans ce genre de situation, je trouve le moyen de m'ennuyer. Je me demande comment je fais. C'est rare que je me surprenne. Ça me fait garder un magnifique sourire.

« Ta gueule, un peu ! »

Oh, Misaki, mais tu trembles. Que c'est beau à voir. J'aime te regarder aller. Enfin, je suis tellement concentrer sur ta réaction que je recule de deux pas quand tu me pousses. J'étouffe un peu aussi. La poussée à laquelle j'ai le droit est très loin d'être douce. En plus, tu y va directement sur mon sternum.

« Tu parles trop ! »

Je parle un peu trop, je te l'accord, mais c'est parce que toi tu ne parles pas assez. Tu ne dis rien... Alors je prends tout le vide que tu me laisses pour te provoquer. Je saute sur l’occasion dès que j'en ai la chance et toi, tu m'en laisse beaucoup. C'est sûrement pour ça que tu en manques tiens. Tu laisses trop d’opportunité aux autres... Comme celle que tu as laissée à Mikoto. Sérieux, es-tu vraiment amoureux de ce type ? Et lui alors ? Il t'aime ou il profite de ta saloperie d'innocence ? Tu n'es sûrement pas le premier à y passer quand j'y pense... Je dis cela simplement, car s'il couche avec toi, il est sûrement aussi capable d'aller vers un autre.

Dans tous les cas, je ne suis pas d'accord avec le fait qu'il t'est passé dessus. Je ne serais jamais en accord avec ça. Même si c'est un autre... Même si c'est une femme... Je refuse. Je refuse que quelqu'un est le droit de te toucher. J'aurais aimé que tu ne sois qu'à moi...

« Pourquoi t'es parti, hein ? Saru. »

Je perds mon sourire. Cette question... Jamais j'aurais cru que tu me la poserais un jour et surtout pas aujourd'hui. Je suis parti, car... Car... C'était seulement pour toi... À cause de toi... Je voulais simplement que tu vois à quel point j'avais mal. C'est sûr, je me sens encore seul aujourd'hui, mais au moins, je n'ai plus cette impression d'être invisible. Je n'ai plus cette impression de te perdre. Te voir rire avec les autres, ça m’a détruit. J'avais beau te tendre la main, tu ne t'es pas retourné une seule fois. Misaki... Je suis parti, car tu me fessais mal sans même t'en rendre compte. Et encore aujourd'hui... Tu ne vois rien. J'ai beau te faire un beau sourire, j'ai encore cette douleur qui me ronge. J'ai encore cette image qui me revient. Celle où je tends la main, mais... Rien. Celle où tu m'ignores. Cette image qui m'a rendu fou... Je n'étais plus capable de vivre ainsi et je voulais te faire voir, d'une façon ou d'une autre, que ça fait mal de perdre un ami.

« Je... Je suis parti, car... »

Ah, merde... J'ai une boule dans la gorge. J'ai l'impression que je vais exploser. Il faut que je me reprenne en main. Je serre légèrement les poings avant de détourner mon regard et de me forcer un sourire. Je n'ai pas envie de lui répondre. Je n'ai pas envie qu'il puisse me voir pleurer.

« Car j'avais le besoin... de réellement disparaître. »

Voilà qui résume un peu le tout... Enfin, je crois... Je laisse un long soupire s'échapper d'entre mes lèvres puis je reprends le balai qui était au sol. Je lance un petit sourire à Misaki par la suite avant de recommencer à faire un semblant de ménage pour faire plaisir à la cinglée aux croyances complètement débiles.

Je tombe un peu sur la Lune en passant le balai, mais je suis rapidement sorti par Misaki qui me tire le bras. Pourquoi il me tire comme ça ? Je suis certain qu'il se fout bien de la raison pour laquelle je suis parti, mais encore là, il semble persisté. Tu veux que je te dis quoi Misaki ? Que c'est de ta faute ? Tu veux que je t'explique clairement ce que tu m'as fait ?.. Non, tu ne dois même pas comprendre ce que je viens de te dire. Tu essaie sûrement de trouver quelque chose qui marcherait avec la réponse que je t'ai donnée.

« Tu te fous de ma gueule ? »

Non, je ne me fous pas de ta gueule et toi ? Tu m'as envoyé chier il n'y a pas deux minutes quand je t'ai demandé si tu voudrais discuter. Et là, tu me pose encore une question ? Je ne te comprends pas. J'ai l'impression que tu as autant envie de me battre que de me comprendre. Enfin, j'ai encore le droit un petit visage crispé. Es-tu encore en colère ?

« Réellement disparaître, hein ?! En quittant Homra ?! En... »

En te quittant toi... Je crois que ça vient de te résonner dans l'esprit. Tu n'y avais pas pensé à ça ? C'est certain que tu n'y avais pas pensé. Dans ta tête il n'y a que HOMRA et rien d'autre. Tout s'arrête là. Pour toi, j'ai quitté Mikoto, j'ai trahi ma patrie et point. Pourquoi j'ai fait ça ? Tu t'en fous de ça, toi il n'y a que HOMRA dans ta foutue tête. Il y a juste la trahison. Quoi qu'il soit, le rouquin commence à légèrement me faire mal au bras avec ses ongles. Ensuite, il me regarde d'un regard que je ne peux éviter, car ce regard demande que ma mort. Ça me fait ricaner.

« Tu dis toujours que des conneries, enfoiré ! »

Tu as l'air pris par des sentiments encore plus fort que ta haine. Ça me fait plaisir, car moi, ça va faire un moment que mes sentiments essayent de traverser la barrière que je me suis créé seulement pour garder un beau sourire.

« Pourquoi disparaître, hein ?! Si vraiment tu aurais voulu disparaître-... »

Sa voix se casse et... Et je viens d'éviter son coup de poing par pure reflex. Heureusement que j'ai légèrement bougé la tête sur le côté, sinon, j'aurais pris ce coup. Un coup qui m’aurait sûrement fait une jolie ecchymose. J'ai été chanceux... Je prends son poing par le poignet puis je tire l'enflammé vers moi. Pourquoi ? Bien... J'ai envie de le serrer dans mes bras. Je passe donc mon autre main derrière son bas du dos pour le serrer contre mon corps maigrichon. Je doute fort qu'il accepte l'accolade, mais... Mais j'en avais vraiment envie.

« Je me sentais... abandonné. »

Mon regard est neutre et ma voix est serrée. Enfin, pour être sûr qu'il ne voit pas cette expression de tristesse sur mon visage, j'accote mon menton contre son épaule.

« J'étais devenu... invisible... »

Merde, j'ai les larmes aux yeux et... je n'ai pas envie de les retenir. Je n'ai pas envie de les conserver... S'il te plait Misaki, ne me repousse pas...

« Ne me touche pas ! »

Je me laisse totalement pousser. Je m'y attendais un peu... Le fait que tu me repousses ne me surprend pas. Je suis quand même déçu. J'aurais aimé que tu me laisses simplement faire. Que tu sois trop surpris pour réagir. J'aurais aimé avoir l'impression que je puisse te toucher sans pour autant être répugné, même si ça semble impossible. J'aurais aimé que l'on reste ami. J'aurais aimé que ça se passe autrement...

Enfin, le regard que tu poses me frustre... Merde, je donnerais tout pour que cette image de moi soit supprimée de ton esprit. Voilà un deuxième échec quand j'y pense. Je perds totalement les pédales. Je n'arrive plus à enfuir ce que je ressens et toi... tu assistes à ça. Bref, je n'ose pas te regarder dans les yeux. J'attends seulement que tu réagisses. J'ai comme un vide.

J'ai l'impression que je suis entre la réalité et le rêve. J'ai le corps en ébullition, mes mains sont moites puis mon regard s'est perdu. J'aimerais tant que tu sois à ma place Misaki. J'aimerais que tu me comprennes. Au moins, j'ai un petit sourire puisque tu te mets à grimacer de nouveau. Ça me sort rapidement de mes pensées... Tu sembles si troublé.

« C'est quoi... ça... au juste ? »

Je sursaute... Je pensais que l'enflammé allait encore me frapper, mais non, il ne fait que me pointer la joue. C'est ces larmes qui te perturbent ? C'est la première fois que tu me vois dans cet état on dirait.

« N-ne pleure pas ! »

Si je pleure, c'est contre mon propre grès. Je ne veux pas pleurer, mais c'est plus fort que moi. J'enlève mes lunettes puis je pose doucement mes doigts contre le coin de mon œil humidifié par une larme qui ne semblait pas vouloir couler. J'ai un nouveau léger sourire qui se forme. Tu ne veux pas que je pleure, hein ? Bien... Disons qu'il est trop tard, car, malgré mon sourire, j'ai une larme qui glisse sur ma joue pour ensuite aller se poser contre le coin de ma lèvre.

Enfin, heureusement pour moi, Misaki ne l'a sûrement pas remarqué, car il se retourne puis il recommence à travailler. De mon côté, je laisse mes sentiments prendre le dessus. Quelques larmes, ça ne va pas me tuer. En plus, ces larmes ne sont pas crédibles si je garde ce sourire.

« Misaki... »

J'ai envie de faire quelque chose... J'approche doucement le rouquin avec un peu d'impulsivité. Le fait qu'il soit dos à moi va me donner un peu de d’opportunité. Doucement, je passe mes mais autour de sa taille puis je me colle complètement contre lui. J'accote mon menton entre son épaule et son cou par la suite.

« Misaki... Tu ne veux pas me consoler ? »

Je le serre un peu avant de reperdre mon sourire. Mon ton de voix est légèrement celui d'un supplice. J'ai vraiment envie que tu me serres dans tes bras. Seulement une fois...

« S'il te plait... »

C'est la première et sûrement la dernière fois que je vais te le demander si gentiment... Mais c'est que j'ai tant besoin d'affection... Je n'ai pas à le cacher. Surtout que maintenant, je n'arrive même plus à cacher ces larmes qui persistent encore à descendre contre mes joues. J'ai un peu honte, mais en même temps... Ça me fait un bien fou de me laisser aller.

Lentement, je ferme les yeux. J'ai l'impression que Misaki s'est détendu... J'ai l'impression que je vais pouvoir enfin rester contre lui plus d'une minute. Ça me soulage... Il a beau ne pas bouger, ne simplement rien faire, simplement être coller de cette façon contre lui me console. Tu me manques... Ton corps me manque, te serrer comme ça, j'en avais envie depuis longtemps Misaki. Je suis si heureux que tu ne me repousse pas.

Enfin, malgré tout, j'ai encore cette douleur à ma poitrine. Tout le mal que j'avais au paravent me revient d'un coup. Les larmes qui coulent sur mes joues sont toutes pour toi, ou plutôt, à cause de toi... Je suis en train d'éclater...

J'espère que tu vas garder ce qu'il se passe dans ce temple enfuit au fond de tes pensées. Que tu garderas cette accolade que pour toi. Que ce moment reste qu’à mous deux.

Tien, le rouquin soupire... J'ai donc une nouvelle victoire ? Non, ce n'est pas une victoire, c'est seulement de la chance. La chance de pouvoir me sentir contre lui de cette façon encore plus longtemps, la chance de pouvoir pleurer sur son épaule. C'est la première fois que j'ai tant besoin de lui. Ça doit l'énerver, car il ne sait sûrement pas pourquoi je pleure de cette façon. Personne ne semble le savoir... C'est si difficile de se mettre dans ma peau et d'imaginer ce qui aurait pu faire en sorte que je quitte HOMRA. C'est si compliqué d'essayer de me comprendre ?

J'ai le cœur qui me serre un peu plus d'un coup puis je soupire à mon tour. Un long soupire qui se casse à plusieurs reprises, car ma respiration est légèrement saccadée. J'ai l'impression que je vais me mettre à sangloter, mais il ne le faut pas. C'est déjà assez bien que je pleure tout simplement...

« Merde... t'es flippant, »

Je dirais plutôt que je suis incompréhensible vu le ton de voix qu'il prend. Je suis désolé de te faire cet effet. C'est insolite, mais oui, je suis désolé. Du moins, me voilà assez stupéfié par le contacte des mains de Misaki. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il dépasse les petits plaisirs d'un primitif câlin. Ça me faire un sourire en coin.

« Pourquoi t'es comme ça, au juste ?! »

Je redresse un peu la tête. L'enflammé me serre la main fortement... C'est ta nouvelle façon de me faire souffrir ? Quoi qu'il en soit, la respiration de celui-ci est lente... Va-t-il pleurer ? Suis-je vraiment capable de te faire pleurer Misaki ? Ai-je toujours une place dans ton cœur ? Si oui, cette place ne m'est sûrement pas méritée... Enfin, c’est sûrement ce que tu crois.

« C’est toi qui me fait cet effet… »

C’est la seule phrase qui me vient à l’esprit.

« Tu n’es pas le seul à avoir mal, tu le sais ça ? »

Voilà un reproche que j’aurais dû me garder, mais il est trop tard. De toute façon, le simplement fait que je pleure est une preuve à cette phrase... Je ne fais que justifier.

« A voir mal ? »

Tien, on dirait que Misaki semble comprendre ce que j'essaie de lui dire... Ou peut-être qu'il est simplement touché par mes paroles. Non, je ne crois pas... Enfin, il semble souffrir autant que moi en ce moment et ça me fait plaisir. Quoi que, au fond de moi, j'aurais aimé ne jamais le voir aussi triste, mais la vie est pleine de surprise. Je ne peux pas changer quoi que ce soit.

« Qui a mal ? »

Qui d'autre que moi peut avoir mal en ce moment ? Tu ne réfléchis jamais on dirait. Pourtant, tu devrais prendre le temps de regarder autour de toi avant de poser une question aussi conne. J’espère qu’une réponse t’est venue à l’esprit. Bref, voilà que le rouquin me repousse. Il ne fait qu’enlever mes mains de sur lui. Il veut que je le lâche… Enfin, je le laisse faire puis bizarrement, il ne se retourne pas vers moi pour me faire face. Il reste sur place.

« Je- Gh. »

Je sens mon cœur qui se serre... On dirait que j'ai vraiment réussis à atteindre cette tête brûlée par les sentiments. Je suis fier, mais je suis aussi abattu. Comment ai-je fait pour l'atteindre si facilement avec une phrase ? Il faut dire que Misaki est assez sensible, mais ça me surprend quand même un peu. Au moins, je peux voir grâce à cette réaction que j'ai toujours une place en lui. Que je ne suis pas totalement un ennemi.

« Merde, tu me saoules ! »

Mon regard s'attendrit. Tu as beau dire cette phrase, je ne te crois pas. À te voir comme cela, j'ai envie de te serrer dans mes bras, mais je ne veux pas te brusquer... Je ne veux même plus te provoquer. Je veux simplement te regarder. Je veux seulement te voir souffrir, car cette douleur est aussi mienne.

« Faut toujours que tu cherches à m'faire chier, hein ? »

Il se retourne enfin vers moi. Je suis heureux qu'il me fasse face, mais de le voir ainsi, c'est comme si je venais de me faire arracher le cœur. J'ai l'impression d'avoir du regret... Mais pourquoi ? Je n'ai pas à en avoir. Bref, c'est simplement à son tour d'exploser. Je ne sais pas ce qu'il doit penser, mais je sens qu’il veut peut-être me frapper ou sûrement même me tuer. Ses pensées doivent nécessairement êtres assez lugubre. En tout, je ne pense pas qu'il est envie de me faire un câlin.

« Sombre idiot... fallait pas partir, »

Cette phrase... Elle me frappe comme un avion en plein vol. Des larmes me reviennent aux yeux. Je me retiens de lever une main vers mon visage pour me cacher. Je n'arrive plus à sourire... Pour moi, la relation qu'on avait moi et Misaki était beaucoup plus importante que HOMRA. Ça m'aurait rien fait de m'être fait rejeter par Mikoto et tout le groupe rouge, mais de toi... Je ne veux pas que tu me laisses tomber. J'ai été prêt à être ton ennemi pour être sûr de ne pas disparaître de ta tête. J'aimerais que tu essaie de me comprendre.

« Saruhiko. »

Je serre les poings. Je me sens apaisé par ce qu'il prononce mon nom, mais j'ai encore beaucoup de regret. J'ai envie de revenir... De retourner à HOMRA, mais je sais que c'est ce que je ressens que pour le moment. Peut-être que dans deux minutes, je vais vouloir autre chose. Il faudrait mieux pour moi que j'arrête de me laisser avoir par mes sentiments. C'est la première fois que je me lâche devant une personne, et c'est une première fois qui est déjà de trop.

D'un coup, c'est le choc... Misaki vient entre mes bras. Enfin, il s'effondre plus que d'autre chose. Il pleure contre moi... J'ai un petit sourire qui me vient aux lèvres. J'ai l'impression que cette situation est ma nouvelle victoire. Peut-être que je cherchais qu'il s'effondre ainsi depuis le début. Quoi qu’il en soit, je le serre contre moi. C’est à mon tour de le consoler.

« Y a-t-il que le fait que j'ai quitté HOMRA qui te blesse autant ? »

Ma voix est calme. Je caresse lentement le dos de Misaki d'une main gardant l'autre autour de sa taille.

« Tu aurais fait quoi si j'aurais resté ? »

J'ai l'impression que je connais déjà les deux réponses à mes questions. Au fond de moi, j'ai cette situation en tête. Celle où je reste avec les rouges, mais pour rien. Je me vois être seul au comptoir du bar puis je me vois devoir garder tout ce que je ressens pour moi. Ensuite, je me vois devenir collant et chiant. Dû à ce fait, tu commences à me détester puis tu te demandes ce qui m'arrive, mais en final, tu t'en fous bien. En tout, oui, le fait que j'ai quitté HOMRA est la principale raison au fait que tu sois en colère. Si j’avais simplement quitté HOMRA, tu m'aurais laissé partir. La seule chose qui fait que tu reviens vers moi, c'est le fait que je sois parti pour rejoindre les bleus. Sinon, tu te serais bien foutu de moi.