... ah.

Bon, ok. Y'a bien une raison quant au fait que je me trouve ici. Que je sois devant cette porte. Que j'ai passé il y a quoi, une semaine environ ? Je me mords la lèvre, avant de serrer mon skate contre moi - oui, parce que, cette fois-ci, je l'ai pris. Pas comme la dernière fois. Et de jeter un coup d'oeil au numéro sur la porte - c'est bien le bon, au moins ? Merde, j'ai pas fait attention à ça en arrivant/repartant, la dernière fois. J'ai bien essayé de me repérer plus ou moins, mais... je doute que mes souvenirs soient parfaitement bons, de ce côté là.

Ah, en parlant de souvenirs... je suis parti sans le prévenir, vraiment. Fin... j'avais pas envie de le réveiller, en fait. Peut-être que c'est une connerie. Je sais qu'au départ de Mikoto dans la nuit, j'avais ressenti une certaine peine - mais rapidement soulagée par le mot dans le portable. Mais au moins, je l'ai revu le lendemain. Alors que Saruhiko... à part un baiser, rien. Et allez savoir s'il l'a capté, ce fameux baiser. Je passe une main dans ma frange, l'ébouriffant par la même occasion. Sentant le stress monter d'un cran.

Non, puis de toute manière, il comprendra, non ? 'fin, j'veux dire, c'était pas prévu, tout ça. On avait rien prévu. Depuis le début, je voulais juste acheter un cadeau à Totsuka. Pas finir chez lui, pas finir dans son lit, et encore moins avec de tels moments en mémoire, à présent. Et puis, qui sait ce qu'il se serait passé si j'l'aurais réveillé. J'avais juste eu besoin de partir, après ça. Pas de lui parler, pas de devoir me battre parce qu'il m'aurait fait chier ou je ne sais quoi.

Bref, donc le pourquoi de ma présence. Aaah, merde, j'me sens rougir rien que d'y penser ! Je me mords la lèvre, avant de reculer d'un pas - très peu décidé à frapper à cette putain de porte. Grossièrement, il me manque. Saruhiko me manque. Ce putain de singe. Un manque qui était en train de devenir insupportable, à la longue - j'avais juste envie de l'oublier, d'oublier tout ce qui avait pu se passer. Mais bon, Izumo a refusé de me servir de l'alcool, et je n'ai pas la chance, moi, d'avoir une mine qui paraisse plus mûr que mon âge pour aller ailleurs. Aaaargh...

Donc me voilà ici, à hésiter devant une porte qui n'est peut-être pas la sienne - et si c'est le cas, je me tire direct ! Et je lève le poing, fixant les deux chiffres accolés. Est-ce que c'est une bonne idée, de toute manière ? Non. C'est plutôt ce que je désire. Et je frappe deux coups hésitants, avant de retirer vivement ma main, comme si je m'étais brûlé. Merde, mon coeur bat à la chamade ! J'aimerais presque fuir en courant, mais j'ai plutôt la sensation que le stress me tétanise.

Et je laisse retomber mes bras, reculant encore d'un pas, alors que la porte s'ouvre. Et je relève mes yeux vers lui - vers Saruhiko. Le bruit de mon skate qui tombe sur le sol. Et c'est quoi ce sentiment qui m'étreint aussi douloureusement le coeur, putain ?! Pourquoi je me sens si... soulagé de le revoir ? A la fois effrayé. Mais je ne peux m'empêcher d'afficher une grimace, ou un sourire. Ca dépend de comment on le voit.

Je ne me prononce même pas - je fonce juste dans ses bras, glissant de force mes mains contre mes omoplates, blottissant mon visage dans sa poitrine. Tordant son vêtement entre mes doigts. D'une certaine colère. D'une certaine envie de le garder contre moi, pour moi.

« Merde, » je fais d'un ton agacé, crispé. Avant de le relâcher, et m'éloigner d'un pas, remontant ma manche tombée sur la suite de mon bras. Pour le fixer, cette fois-ci. « J'ai toujours envie de te tuer, Saru. Qu'est-ce que tu m'as fait, hein ? »

Spoiler:

Cela fait environ une semaine que je n'ai pas vu Misaki. La dernière fois que je l'ai aperçu, c'était quand je l'ai porté jusqu'à mon lit après le film qu'on a regardé ensemble. J'ai regardé longuement son visage avant de m'endormir à ses côtés. Quand je me suis réveillé le lendemain, il était partit... C'est la plus chiante de toutes les matinées de ma vie. Enfin, il faut dire que je m'attendais un peu à ce qu'il me foute un vent. Qu'il parte avant que je ne puisse lui dire au revoir. C'est tout Misaki ça... Je lui en veux d'être parti sans me dire au revoir. J'aurais aimé l'embrasser une fois.

Quoi qu'il en soit, je suis sûr que le rouquin va revenir me voir. Même si ça fait une environ semaine que je l'attends, je garde encore un petit espoir. J'ai envie de revoir son visage, de le serrer dans mes bras puis d'entendre sa voix. Il me manque... Il me manquera toujours. Je penche la tête sur le côté tout en regardant ma télévision. Elle est éteinte... Je pourrais peut-être écouter un film pour faire passer le temps. Je crois que j'ai besoin de penser à autre chose pour le moment, mais comme je suis assis sur le canapé, j'ai la flemme de me lever.

Ouais, depuis ce matin, je suis assis contre mon canapé à regarder le temps filer. C'est que je suis... Malade ? Non, ce n'est qu'une petite fièvre. J'ai dormi pendant un bon moment, mais là, même dormir est ennuyant et c'est à ses moments-là que Misaki devrait venir. Il est comme un soleil... Il me comble de sa simple présence. Je m’étends contre mon canapé avant de prendre mon verre d'eau qui traînasse sur le sol. J'en bois une petite gorgée après m'être redressé puis je me lève pour aller mettre un DVD.

L'ennui passe pardessus ma flemme. Je replace plusieurs fois mes lunettes pour essayer de lire les titres qui me semblaient plutôt brouillés. J'ai de la misère aujourd'hui. Enfin, après avoir mis le film, je retourne contre mon canapé puis je cherche ma télécommande du regard. Où l'ai-je donc mise ? Je soupire longuement avant de me relever puis de me mettre à fouiller. Une fois que je l'ai trouvé, je démarre le film. Je bois ensuite une autre gorgé de mon verre d'eau avant de longuement bailler. Je crois que c'est Misaki qui me fait cet effet.

Je grimace un peu avant de passer ma main sous mon haut pour aller toucher mon tatoo égratigné du bout des doigts. Après un moment, je retire ma main puis je m'endors devant mon film. Quand je me réveille, une heure plus tard, je me redresse lentement pour prendre mon verre d'eau et en boire une bonne gorgée. Je me sens... Étrange. Enfin, je me lève, mais ma vision s’embrouille alors je me rassois rapidement. Ah, je me suis levé trop vitre...

Après que j'ai pris le temps de bien me réveiller, je vais à la salle de bain puis j'enlève mes lunettes pour ensuite me passer de l'eau froide sur le visage. Après, je sursaute en entendant cogner à ma porte d'entrée. Je prends le temps de prendre une grande inspiration et d'expirer tout cet air avant de me rendre à la porte d'entrée et de l'ouvrir. J'arrive à distinguer Misaki sans même avoir remis mes lunettes. Son skate tombe sur le sol. Je crois qu'il est... surpris ?

Dans tous les cas, il vient rapidement dans mes bras. Je le laisse faire sans vraiment comprendre. « Merde, » Sa voix est celle de quelqu'un d'agacé... Enfin, il me lâche puis il me fixe. Tien, si j'ai l'air malade, il va me le dire... Quoi que, je peux ne pas être plus pâle que je le suis habituellement. « J'ai toujours envie de te tuer, Saru. Qu'est-ce que tu m'as fait, hein ? »

« Ah Misaki, je pourrais te poser la même question… » Ma phrase se fait dans un long soupire. Je recule un peu pour lui laisser l’opportunité d’entrer. « Tu rentres ? »

Je lui souris un peu avant de détourner le regard. « J’espère que tu ne partiras pas sans me dire au revoir cette fois-ci. » Un reproche ? Oui, on peut le voir de cette façon.

« Ah Misaki, je pourrais te poser la même question… »

J'ouvre la bouche pour rétorquer quelque chose, mais je la referme simplement, avec une légère grimace. Parce que je n'ai rien de valable à dire, pour le coup. Je suppose qu'il m'en veut, hein ? C'est pas avec un câlin et de telles paroles qu'il va mettre de côté ce que j'ai fait. M'enfin, c'était justifié. Pas pour lui, sûrement, mais pour moi, oui. ... enfin.

« Tu rentres ? »

Je le regarde un moment - un bref instant. Avant d'hocher silencieusement la tête, et me pencher pour ramasser le skate que j'ai précédemment envoyé balader - c'était cruel de ma part, je l'admets. Mais en général, il a un bien meilleur traitement, hein. J'en prends soin, de mon skate. Puis, c'est pas une chute par terre qui pourrait l'abîmer - après tout, il en vit des plus violentes quand je suis dessus ! Et il est solide. Très solide. Pas ces skates de gnognottes qu'on trouve dans les magasins tout aussi pourris, et qui se pètent en quelques mois.

« J’espère que tu ne partiras pas sans me dire au revoir cette fois-ci. »

Je me redresse, skate sous le bras. Les yeux fixés dans les siens - mais un bref instant. Parce que je détourne le regard, gêné, avant de me faufiler dans son appartement - et qu'il vienne à ma suite, fermant la porte derrière lui. Merde, j'ai des papillons dans le ventre ! Tout ça, être là, dans cette entrée...

« Tu m'aurais cassé les couilles, si j't'aurais réveillé, » je réplique d'un ton mauvais, avant de poser mon skate contre le mur - et de parcourir rapidement la pièce du regard. Inconsciemment, je glisse une main sur ma clavicule. A la place où il m'avait blessé. A la plaie qui m'avait amené... ici. Qui nous avait amenés ici.

Je me mords l'intérieur de la joue, avant de poser mes yeux sur son cou. Ses lèvres. L'encadrement de ses lunettes - et finalement, ses yeux. Qu'est-ce que je peux lui dire, actuellement, hein ? J'ai rien à lui dire. Je peux rien lui dire, en fait - j'ai juste des tas de questions dans la tête, mais je n'ose rien demander. Pour la simple et bonne raison que je n'ai pas spécialement envie d'en entendre les réponses - à la limite, ma présence ici n'est pas des meilleures, en fait...

Je passe une main dans ma nuque, avant de lâcher ce contact visuel. Mon coeur qui continue à battre douloureusement. Et une certaine angoisse qui me grimpe dans le dos. Pourquoi tout n'aurait-il pas pu être plus simple ? Merde, si seulement j'étais pas allé à ce putain de Temple.

Non, parce que, ce manque que je peux ressentir vis-à-vis de lui est loin, très loin d'être agréable. Comment bien prendre le fait de désirer un traître ? Même si, apparemment, je n'y suis pas pour rien. Mais... il aurait dû me parler. Ou je sais pas. Me déconnecter un instant de cette réalité trop belle ? Je soupire, avant de secouer négativement la tête.

« C'est... c'est chiant, » je dis, avant de me tourner de biais, observant... le canapé, tiens. Là où j'm'étais endormi... contre lui. Un frisson me saisit un court instant - mais léger. « Saru... quand tu disais que tu m'aimais ? C'était vrai ? »

J'ai juste besoin de savoir ça, peut-être. C'est la seule phrase qui soit sortie d'entre mes lèvres. J'espère qu'il me répondra non, au fond de moi. Pour quelle raison ? ... j'en sais rien. Peut-être parce que, en cas de réponse positive, ça laisserait sous entendre à mes sentiments qu'ils auront entièrement le droit de se dévouer à lui ? J'en sais rien. J'en ai pas envie. Alors qu'un non, il suffirait que je parte. C'est tout. Ce sera terminé ici, je prendrai mon mal en patience, et finalement...

Putain, non. J'peux pas prévoir. J'y comprends plus rien. A mes propres sentiments non plus. Et ça m'énerve.

Spoiler:

Je le regarde reprendre son skate puis je le laisse librement entrer dans mon appartement avant de complètement refermer la porte derrière lui. J'avais bien prévu qu'il revienne, mais pourquoi ? Je crois qu'il y a trop d'incohérence pour répondre à cette question. Ce n'est pas comme si le rouquin avait vraiment envie d'être chez moi. Non, je crois que c'est plutôt une sorte d'obligation mentale. Il a sûrement ressentit le besoin de retourner me voir. Je le fixe un moment tout en souriant d'une façon assez subtile.

« Tu m'aurais cassé les couilles, si j't'aurais réveillé, » J'hausse les épaules. J'aurais peut-être fait cela, mais je crois que je me serais rapidement repris par la suite. Je n'aurais pas voulu qu'il parte comme il l'a fait. Du moins, je vais me dire que sa raison est bonne puis je vais passer pardessus ce qui est arrivé, car sérieusement, je n'ai pas la tête à la rancune. J'ai plutôt envie de retourner me coucher. Je crois que je me ferais bien une soupe aussi, mais avant toute chose, je dois aller mettre mes lunettes.

J'attends que le regard de Misaki se sépare du miens puis je me dirige vers la salle de bain pour aller prendre ma paire de lunette que je remets mollement. Je me sens... faible. C'est vraiment emmerdant comme ressentiment. Quoi qu'il en soit, je retourne d'un pas assez lent voir le roux qui n'a toujours pas bougé d'un poil. Il doit vraiment être perdu dans ses pensées. Je me demande un peu ce qui le perturbe autant... Je l'approche légèrement en le voyant secouer la tête, mais j'arrête de marcher.

« C'est... c'est chiant, » Je fronce un peu les sourcils en le voyant regarder vers le canapé. Il y a un problème ? « Saru... quand tu disais que tu m'aimais ? C'était vrai ? »

Alors c'est ça qui le perturbe autant ? Je ne peux m'empêcher de sourire sur le coup. Je l'approche à nouveau pour aller lui prendre une de ses mains puis j'entremêle mes doigts aux siens. « Misaki, crois-tu vraiment que j’aurais pu te mentir sur un sujet pareil ? » Je perds mon sourire puis je lâche sa main pour ensuite aller m’assoir sur le canapé. J’ai la flemme de rester debout… Putain, pourquoi faut-il que j’ai de la fière aujourd’hui ? J’enlève mes lunettes puis je me frotte le visage d’une main avant de bailler. Je regarde ensuite vers Misaki, mais je ne le vois pas très bien, je remets donc mes lunettes.

« Je crois que je suis tombé amoureux de toi dès notre première rencontre. » Je suis assez sérieux dans mes paroles. « Mon amour pour toi est tellement profonde que je ne sais même plus si on peut appeler ça de l’amour. »

Je prends mon verre d’eau qui est toujours au sol et à côté du canapé puis je le bois avant de me lever puis d’aller le remplir de nouveau. Je reviens ensuite vers Misaki puis je lui redresse le visage vers le haut de ma main avec laquelle je ne tiens pas mon verre. Je ne sais pas quoi lui dire, mais je sais ce que je luis veux. Je veux l'embrasser...

« Je t'aime Misaki. » Je pose tendrement mes lèvres contre celles du roux avant de m'éloigner.

Sa main. Sa main qui prend la mienne - bon Dieu, pourquoi ce simple contact fait s'emballer mon coeur de la sorte ? Pourquoi... faut-il que j'apprécie ça, juste ça, à ce point ?

« Misaki, crois-tu vraiment que j’aurais pu te mentir sur un sujet pareil ? »

J'ai un tic agacé à l'entente de mon prénom - s'ensuivant rapidement de sa chaleur qui quitte ma main. Que je referme dans le vide, quelque peu énervé par mes propres sentiments, par ce pincement de déception qui m'arrache une grimace. Tandis que lui va s'assoir sur le canapé. Et que je fais pour le rejoindre, un peu hésitant.

Après, quant au fait qu'il aurait pu me mentir... j'préfère faire tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de lui répondre, pour le coup. Je sais pertinemment que ramener sa trahison sur le tapis serait inutile. Du moins... mais bon. C'est vrai qu'il... qu'il n'a pas de motivations spéciales pour me mentir sur un point pareil ? N'est-ce pas ? ... ou c'est moi qui essaie de m'en convaincre ?

« Je crois que je suis tombé amoureux de toi dès notre première rencontre. »

... dès notre première rencontre ? Au collège ? Je m'arrête à mi-chemin, avant de lui porter un regard... surpris ? Curieux ? Mais il continue à parler.

« Mon amour pour toi est tellement profonde que je ne sais même plus si on peut appeler ça de l’amour. »

Je serre les dents, avant de secouer négativement la tête.

« Arrête de dire des choses pareilles, Saru, » je grogne, avant de l'observer aller chercher son verre d'eau. Il boit... beaucoup ? C'est vrai qu'à y voir un peu mieux, il a pas l'air en forme... bah, peut-être qu'il vient de se réveiller. Ca me ferait presque plaisir, ça, de l'avoir réveillé. Un petit plaisir sadique, moui...

Et j'esquisse une grimace un peu plus franche alors qu'il s'approche de moi - et que j'attrape l'occasion de mieux capter son visage. Non, vraiment... il a pas l'air en fo-

« Hé ? »

Il m'attrape le menton, me relevant légèrement la tête vers lui. Ce à quoi je lui lance un regard interrogateur - même si vous allez me dire que je suis stupide de ne pas avoir compris précisément son intention par ce geste, hein. Mais... hm.

« Je t'aime Misaki. »

Pourquoi est-ce que ces paroles me font l'effet du bombe, dans la poitrine ? Ah... Sans compter ses lèvres qui viennent pour terminer de m'achever - mais il me quitte. Il me quitte un peu trop rapidement, à mon goût - est-ce qu'il attend une réponse de ma part ? J'en sais rien...

« Saru... » je râle, avant de lui attraper le bras, pour le retourner vers moi. Bon, d'accord, y'a des limites à manquer de forme et avoir une tronche qui se zombifie lentement. Oui, non, parce que hors émotions, et un peu plus conscient, j'me rends un peu plus compte que... non. Il a pas l'air d'aller bien.

Je fronce les sourcils, avant de glisser une main sur sa joue - et de grimacer en la sentant bien trop chaude.

« Merde, d'où t'as choppé cette fièvre ? » je m'énerve quelque peu, avant de passer mes doigts dans ses cheveux, juste au dessus de la branche de sa lunette. Pourquoi ?... bonne question. Une petite envie de contact. Puis Dieu sait que ce n'est jamais désagréable, ici - sauf quand on tire fort, hu... « C'est ça qui te fait dire des conneries ! Tu devrais juste... »

Aller te coucher ? Merde, pourquoi il a fallu qu'il tombe malade alors que - que... ghh. Je soupire, avant de regarder dans les alentours de la pièce. Rien à faire, y'a pas d'objet de quête pour ôter la fièvre instantanément.

« Au lit. J'vais te préparer une tisa- » Je m'interromps. Troublé par moi-même, cette fois-ci. Je m'inquiète pour ce traître ? Je vais pour prendre soin de lui ? Ce singe... J'ai un léger rire, sans vraiment oser le regarder. « Qui aurait cru que je voudrais m'occuper de toi, un jour, hein ?... hn. Vas t'allonger. J'vais me débrouiller, » je grogne, ignorant cette envie taraudante de l'embrasser. Le Seigneur me punit pour mon comportement de la semaine dernière ou quoi ?

Spoiler:

Je soupire brièvement restant dos au rouquin. Il faut que je me retienne de le toucher et de l'embrasser de cette façon. Je n'ai pas envie de le rendre malade alors il faudrait que je m'éloigne un peu plus. Quoi que... Peut-être que je devrais me moquer de si je le rends malade ou non. Je ne crois pas que ça lui fasse quoi que ce soit d'avoir de la fièvre. Enfin, je ne crois pas que je devrais penser à ça, je devrais plutôt m'attarder à mon verre d'eau. Je devrais peut-être dormir aussi, mais pas en sa présence.

« Saru... » Ce râle raisonne un peu dans ma tête, mais c'est encore pire alors qu'il me tire par le bras. J'ai mal à la tête, j'ai chaud, j'ai froid, je frissonne pour rien puis je me sens de plus en plus lourd. Ça devrait être Misaki le malade et pas moi. Bref, je ferme simplement un œil lorsqu'il touche ma joue. Harf... J'aurais aimé qu'il ne remarque rien... Ça aurait bien plus simple comme situation. J'aurais pu lui inventer une raison aussi.

Je n'ose pas le regarder dans les yeux à ce moment. Je n'aime pas l'attention qu'il porte sur moi. J'ai l'impression... D'être un problème. Ça m'énerve un peu.

« Merde, d'où t'as choppé cette fièvre ? » J'ouvre lentement ma bouche pour souffler un petit : « Ce n'est rien... » Tout en haussant les épaules. Je retiens ensuite ma respiration en laissant sa main se balader tout en suivant la branche de mes lunettes. C'est apaisant ce contact. Ça me donne envie de dormir.

« C'est ça qui te fait dire des conneries ! Tu devrais juste... » Aller me coucher ? Je le regarde regarder les alentours comme s'il cherchait de quoi s'aider. Je ne sais pas ce qu'il veut en particulier, mais je n'ai pas de truc contre la fièvre ici. Va falloir tout préparer et je doute que faire une tisane soit dans les idées de Misaki. Je crois même qu'il risque de se pousser ou je ne sais pas trop. Je ne crois pas du tout qu'il prendra soin de m-

« Au lit. J'vais te préparer une tisa- » Je me crispe un peu sous cette phrase qui contredit tout ce que j'ai pensé. C'est la première fois que je me goure autant. On va mettre ça sur la faute de la fièvre. En tous cas, ça m'étonne beaucoup. Comment je dois réagir au juste ? « Qui aurait cru que je voudrais m'occuper de toi, un jour, hein ?... hn. Vas t'allonger. J'vais me débrouiller, »

Je repose ma main sous son menton pour le regarder dans les yeux d'un air fiévreux. Je veux l'embrasser ? Le remercier ? Lui dire de ne rien préparé ? Non, il est trop bouché pour changer d'idée. Je vais donc faire ce qu'il me dit, mais je ne veux pas de tisane. Je veux simplement...

« Misaki… » Je retire ma main de sous son menton.

« Reste avec moi… » Je passe mes mains autour de sa taille tout en fermant les yeux et accotant mon menton contre son épaule. « J’ai plus besoin de toi qu’une tisane. » Je le serre un peu contre moi avant de légèrement me décoller.

« Viens t’allonger sur mon lit avec moi… »

Il attrape mon menton, de nouveau - avant que son regard ne se porte dans le mien. Un regard qui décrit bien son état. Et qui m'arrache une grimace un peu crispée - de la certaine inquiétude que... que je lui porte, actuellement. J'apprécie pas forcément de le voir mal en point.

« Misaki… »

Il me lâche - et je me mords la lèvre, détournant légèrement le regard. Ressentant cette éternelle pointe d'agacement à mon prénom qu'il prononce. Jamais je n'accepterai que cet idiot m'appelle par mon prénom, qu'importe notre relation et sa progression. Personne n'a le droit. Pas même Mikoto-san ! ... m'enfin, lui, c'est pas comme si j'allais lui en vouloir. Aah, que je commence pas à penser à mon Roi...

« Reste avec moi… »

Je relève les yeux vers lui - avant que je sente ses mains s'accaparer de ma taille, et qu'il ne cale son menton contre mon épaule. Et que mon coeur manque un bond. Ses... ses calins n'ont rien à voir avec les miens. J'ai juste la sensation que mon coeur va s'arrêter, alors qu'il vient là, contre moi. Et en guise de réponse, quelque peu timide, je pose mes mains maladroitement sur ses omoplates.

« J’ai plus besoin de toi qu’une tisane. »

Que- ?... je grimace, avec l'envie de lui en coller une - mais passons. Je vais éviter de l'enfoncer davantage dans son mal, hein ? Pourquoi ce pervers parle toujours de moi, de toute manière ?

« Viens t’allonger sur mon lit avec moi… »

... m'allonger avec lui ?

Je le repousse délicatement, avant de secouer négativement la tête.

« Non. »

Et je lui attrape le poignet, avant de l'attirer derrière moi sans lui laisser le choix vers sa chambre - et sentir une montée d'angoisse me saisir. Avec l'hésitation d'y entrer un instant - mais... non. Il ne me fera rien, n'est-ce pas ? Ce ne sont que des souvenirs. Des... bons souvenirs. Merde, je me sens rougir, c'est atroce...

« Je t'ai dit. Tu vas t'allonger, » je commence à dire, avant de le pousser sans grande délicatesse sur son lit - parce que j'ai pas envie qu'il me casse les couilles, lui. « Et... je te rejoins après. » Je m'appuie d'un genou sur le lit, à côté de sa cuisse, pour me baisser à sa hauteur et poser mes lèvres contre les siennes - et m'en écarter plutôt rapidement, pour éviter qu'un quelconque piège ne se referme sur moi. Parce que, sincèrement, je me méfie de ce type. Et j'ai de quoi. « Promis. »

Promis... promettre quelque chose à un traître. J'ai un soupir, avant de m'échapper de la chambre d'un pas pressé, et de rejoindre la cuisine - dont je ne sais absolument pas me servir, c'est gé-nial. Déjà, une tasse - ouvrir tous les placards pour en trouver une : c'est fait. Mais j'en ai trouvé une, au final. Avant de la remplir d'eau, et la foutre au micro-onde - c'est plus rapide que de chercher la théière, trouver comme se servir de cette putain de gazinière - sincèrement, pourquoi y'a tant de manières différentes ?! Ils peuvent pas faire un modèle commun de gazinière ?!

Et partir à la recherche de quelconques tisanes - il doit bien avoir ça, non ? J'ai pas trop fait attention, en ouvrant les placards, tout à l'heure. Rebelote. Pareil, pourquoi y'a autant d'endroits dans une cuisine ? Ca devrait être universelle, la disposition des outils dans une cuisine, sincèrement ! Genre, forcer les gens à mettre leurs provisions de trucs solubles dans l'eau à tel endroit - genre dans un placard n°2... ... hum, bref. C'est pas moi qui ait de la fièvre, et je trouve pour délirer. L'angoisse d'être ici.

Et une fois trouvée, et que l'eau a terminé de chauffer, je fais mon petit mélange. ... est-ce qu'il y met du sucre ? J'en sais rien... et ne pas le savoir me fait une certaine pointe au coeur. A une époque, je l'aurais su, non ? Avant...

Non, j'ai pas à m'en faire pour si peu. Même si lui en connait un peu trop sur moi (cf l'interview)... m'enfin, là, c'est carrément flippant.

Et c'est avec la tasse en main que je retourne dans la chambre. Posant mes yeux sur mon... mon quoi, au juste ? C'est bien beau de le qualifier d'ancien traître, d'ancien meilleur ami, mais aujourd'hui... il est quoi, pour moi ?

« J'sais pas si tu prends du sucre... » je murmure, avant de poser la tasse sur la table de nuit. « Et... » J'ai encore envie de l'embrasser. Mais je m'assois juste à côté de lui, tripotant nerveusement mes doigts. « T'étais obligé d'avoir de la fièvre aujourd'hui ? » je grogne alors, avant une mimique agacée.

Oui, je ressens de la frustration. Tth...

Spoiler:

Sans me brusquer, Misaki me repousse lentement puis il secoue négativement la tête. Il faut dire que je suis assez déçu qu'il ne veuille pas s'allonger dans ma chambre avec moi, mais je m'y attendais.

« Non. »

Il me prend par le poignet et il me tire pour ensuite se rendre jusqu'à ma chambre. Cette chambre... Il y a de bons souvenirs dans cette pièce. Enfin, je n'ai pas trop la tête là-dessus pour le moment. Pour l’instant, j'ai envie de dormir pendant quelques heures pour ensuite reprendre bonne mine. Ce serait tellement bien, mais ce qui est sûr, c'est que je veux profiter un peu du fait que Misaki soit avec moi avant de me coucher. Oui, même si je suis fiévreux, j'ai envie de lui sauter dessus pour le serrer dans mes bras, l'embrasser, le faire gémir, suer puis lui dire qu'il n'est qu'à moi. Je veux le posséder quoi qu'il m'arrive.

« Je t'ai dit. Tu vas t'allonger, » Je lui jette un rapide coup d'œil avant de mollement me laisser tomber contre mon matelas lorsqu'il m'y force sans trop de délicatesse. Je grimace un peu par la suite. Ah, il aurait pu être un peu plus doux. Ce n'est pas comme si j'avais la force de riposter ses gestes. Je soupire longuement. « Et... je te rejoins après. » Je ferme légèrement les yeux avant de me rendre compte qu'il m'embrasse, mais il se redresse trop rapidement avant que je n'ai le temps de faire quoi que ce soit. Il me frustre ! S'il veut que je lui saute dessus, c'est en plein la bonne chose à faire.

« Promis. » Je me sens d'un coup apaisé, mais ça reste qu'il m'a frustré. Enfin, je le regarde quitter ma chambre.

Après quelques minutes, j'enlève mes lunettes pour les déposer à côté de moi. Je ne sais pas vraiment quoi faire pendant qu'il me prépare une tisane. Peut-être que je devrais relaxer, mais j'y arrive pas. Du moins, pour passer le temps, je tourne contre mon matelas à plusieurs reprises tout en râlant quelques fois, car j'ai chaud, j'ai froid, j'ai mal à la tête, j'ai... Je ne me sens pas bien. Bref, je finis quand même par fermer mes yeux pour lentement commencer à m'endormir.

« J'sais pas si tu prends du sucre... » J'ouvre les yeux puis je me redresse tout en cherchant mes lunettes en tapotant le matelas du lit. « Et... » Je regarde vers le rouquin tout en fronçant les sourcils.

« T'étais obligé d'avoir de la fièvre aujourd'hui ? » Je souris un peu avant de lui prendre la main et de le faire basculer contre mon matelas assez brusquement. Je vais ensuite me positionner au-dessus de lui. J’ai envie de lui puis je crois que c’est de même pour lui. Je n'ai pas mes lunettes, c'est dommage, car j'aurais aimé détailler son visage.

« Tu en as envie c’est ça ? » Je passe l'une de mes mains sous son haut et je l’embrasse langoureusement. Son corps est si froid comparé au mien. Ça me surprend un peu sur le coup, mais c’est loin d’être désagréable. Je crois que la chaleur du mien ne lui sera pas déplaisant non plus. Bref, lorsque je romps le baiser, je me redresse puis je me frotte le visage. Je vais empirer mon cas si je continu, mais je m’en moque pour l’instant, car j’ai un peu d’énergie. « Es-tu venu pour ça ? »

Je me repenche vers lui puis je pose mes mains de chaque côté de sa tête. « Car tu en avais envie. » Je vais lentement l’embrasser sur le cou tout en posant ma paume de ma main contre son entrejambe, mais je la retire rapidement en me disant que d’aller là tout de suite, ce n’est pas une bonne idée. J’accote après ma tête contre le torse du rouge, car là, je ne tiens plus trop. Comment vais-je faire pour lui donner du plaisir si je n’arrive même pas à me tenir au-dessus de lui ?

« Si tu veux continuer, va falloir changer de position. »

« Euwaah ! »

C'est ce que je laisse échapper - un espèce de... glapissement de surprise ? - tandis qu'il me fait basculer sur le matelas d'une manière loin d'être tendre. Et il ne me laisse même pas le temps de riposter, l'enfoiré, qu'il se place au dessus de moi. Mon coeur s'arrête de battre. Instantanément. Et je ressens une putain de bouffée de chaleur me grimper dans le corps, dans les joues - et j'esquisse une grimace, peu rassuré. Qu'est-ce qu'il fabrique, au juste ?!

« Tu en as envie c’est ça ? »

Env-

« Hn-... »

Mais c'est sa main, ses lèvres, sa langue qui coupent court à ma protestation - et là, c'est plus une sueur froide qui m'embarque. Un relan d'une certaine frayeur, disons nous ? Merde, je sais même pas ce qu'il fabrique, et encore moins pourquoi. Si mon coeur commence à palpiter douloureusement, ma tête tente de gérer la situation - il faut que je le dégage. Qu'il arrête. Parce que si ça continue, sa langue, j'vais pas réussir à m'en lasser. Wah, depuis quand j'suis capable d'apprécier un truc pareil à ce point ? Surtout que... ce n'est pas Mikot-

« Es-tu venu pour ça ? »

... pour ça ? J'ai une grimace, alors qu'il se rapproche de moi de nouveau - et que je détourne le regard, mal à l'aise. Qu'est-ce qu'il raconte, encore ?

« Car tu en avais envie. »

Envie ?

« N-non ! A-... »

Je serre les dents en sentant ses lèvres m'embrasser dans le cou, ainsi que sa putain de main qui vient fureter à un endroit qui est loin de lui être permis - et sans vraiment comprendre, il arrête. Mais ça me soulage. Parce que là, niveau pression... s... sexu... hum, niveau pression de ce qu'il se passe actuellement, je risque de dérailler un peu vite. Au vu de mon coeur, de mon corps, et des frissons de plaisir qu'il est capable de me faire avoir rien que par un baiser...

Mais il arrête. Et se cale contre mon torse. J'ai un soupir de soulagement, avant de glisser une main hésitante dans ses cheveux. Comme pour lui faire entendre que... que quoi ? Que je préfère rester au calme ? J'ai pas envie de repasser par ce stade. Ca... m'effraie. En quelques sortes. J'aimerais juste commencer... normalement avec lui. Développer un minimum de... sentiments ? Pas juste... pas juste faire ça, avec lui. Ca peut paraître totalement niais, mais je préfère encore avoir une raison de le faire que le simple désir physique. ... putain, pourquoi je pense à ça ? Heureusement qu'il ne peut pas me voir... j'dois être rouge, mais pire.

« Si tu veux continuer, va falloir changer de position. »

J'ai une énième grimace, avant de secouer négativement la tête.

« N-non. »

Je déglutis, avant de le repousser le plus délicatement possible sur l'autre morceau de lit - un peu comme on pousserait un gros chat qui voudrait pas déloger de notre torse. Mais genre le chat qui fait une cinquantaine de kilos, hum... ... non, puis c'est un singe de toute manière.

« T'as besoin de repos, Saru, » je grogne, avant de glisser une main sur son front, glissant sur sa joue. Et je me crispe légèrement - j'ai cette putain d'envie de l'embrasser. Pourquoi c'est ainsi, maintenant ? J'veux dire... même avant. Avant... c'était juste tactile. J'aimais l'avoir près de moi. Le sentir contre moi. Des conneries dans le genre. Mais aujourd'hui... merde. Ca me dégoûterait presque. Et pourtant... « Alors arrête ! » J'ai un ton un peu plus dur. Un peu plus... craintif ? J'en sais rien. « Et quoi qu'il en soit, je - ... je veux rien faire avec toi pour l'instant. Laisse-moi juste... du temps. »

Du temps pour réapprendre à t'aimer. Pour retrouver cette confiance. Pour avoir besoin de te voir sans que ce ne soit pas simple sentiment de manque.

Mais ça, je ne vais pas lui dire. C'est un peu... personnel, on va dire. De toute manière, il doit bien s'en douter. Après ce qu'il s'est passé... même si au final, c'était plutôt à lui de m'en vouloir, je crois.

« Du sucre, » je bafouille, avant de me relever un peu rapidement. Un peu... flagada. « J'vais t'en chercher ! J'reviens ! »

Même si ça, pour le coup, c'est plus une excuse pour fuir. Parce que même si je suis revenu là... même si j'avais besoin de le voir, ça ne veut pas pour autant dire que... merde, j'en sais rien. J'en sais fichtrement rien.

Spoiler:

Je le regarde grimacer puis je souris légèrement d'un air victorieux, car pour moi, les grimaces du roux sont comme des médailles. Elles ont beaux être toutes similaires, ça n'empêche pas d'apprécier le fait qu'elles sont toutes pour moi. Enfin, pour en revenir à ma situation, je crois que je vais encore avoir le droit à une réponse chiante et négative de la part de la petite tête brûlée qui partage mon lit...

« N-non. »

Je soupire à la suite de ce "non" tant attendu avant de le laisser me repousser. Cette fois-ci, il est plus doux dans ces mouvements et ça m’arrange. Je reste couché sur le dos puis je ferme un peu les yeux, car je vois vraiment mal ce qu'il y a devant moi. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai envie de me cacher sous les couvertures de mon lit, mais je n’ai pas envie de bouger alors je ne vais pas bouger. Ah Misaki, je te promets que la prochaine fois que tu viens chez moi, tu peux être sûr que tu ne réussiras pas à me repousser une seule fois.

« T'as besoin de repos, Saru, » Grogne le rouge qui pose ensuite sa main contre mon front. Il la glisse ensuite sur ma joue et ça me fait sourire. Je crois qu'il a envie de m'embrasser, mais est-ce qu'il oserait ? Selon moi, je crois que non, car après tout, on parle de Misaki là. Il est trop soumis pour faire la première approche dans ce genre de situation. « Alors arrête ! » Je fronce les sourcils en l'entendant me parler ainsi. On dirait que c'est un ordre dû à la peur. Il craint que je recommence ? Je ricane un peu en y pensant. « Et quoi qu'il en soit, je - ... je veux rien faire avec toi pour l'instant. Laisse-moi juste... du temps. »

Du... temps ? J'essaie de me redresser, mais ma flemme de bouger me revient. La paresse... C'est tellement mon genre. Enfin, j'ai comme un déclic sur la phrase du roux. Il veut du temps, mais pourquoi ? Pour réapprendre à m'apprécier peut-être ? Tien, ce n’est pas fou ça, mais ça veut dire qu'il serait prêt à aller plus loin dans notre relation ? Ça me trouble sur le coup.

Il veut quel genre de relation au juste ? Ah merde, j'ai mal à la tête à force de réfléchir comme ça. C'est vraiment merdique.

« Du sucre, » Je sursaute un peu tout en le regardant. C'est moi ou il vient de complètement changer de sujet ? « J'vais t'en chercher ! J'reviens ! »

Je me redresse tout en posant ma paume de main contre mon front. « Hé, attend… » Je me lève avant de me tourner vers mon lit et de me mettre à chercher ma paire de lunette. Je ne vois vraiment rien puis j’ai les larmes aux yeux. J’ai l’impression que mon cas vient d’empirer. Je me frotte rapidement les yeux avant de bailler ce qui m’engendre d’autres larmes qui ne veulent toujours pas quitter ma vision.

Ok, avant de faire quoi que ce soit, je crois que je vais aller prendre des médicaments ou quelque chose du genre, car je me sens K.O. J’arrête de chercher mes lunettes puis je me retourne, mais j’ai le cœur qui me serre douloureusement alors que quand je me retourne, bien Misaki est là, derrière moi. Il n’est pas partit longtemps. Il m’a vraiment fait peur. « Putain, ne me fais plus ça… » Je cherche un peu mes mots avant de poursuivre. « Je vais aller prendre des médicaments, je reviens… »

Je lui lance un regard un peu frustré puis je sors de la pièce pour me rendre à la salle de bain. En y arrivant, je me mets à tout foutre à l’envers pour trouver des médocs que je ne trouve pas. D’accord… On passe au plan B. Je regarde vers mon bain. Un bain d’eau froide fait baisser la température ? Je n’en sais que trop rien, mais on va quand même essayer. Quand celui-ci est bien rempli, je ne prends pas le temps d’enlever mes vêtements, car il est certain que je vais abandonner ce plan si je me mets nu puis j’ai seulement hâte d’entrer dans ce bain alors mes vêtements vont passer après ça.

En tout cas, je plonge mes pieds dans le bain avant de complètement m’asseoir dedans. C'est peut-être un peu trop froid, mais bon... Je plonge ma tête sous l’eau en me laissant tomber vers l’arrière. Pour vu que je me sentes mieux après ça.

Au moins, le sucre, je l'ai trouvé assez rapidement - un coup d'chance dans toute cette histoire. Ouais, bon, c'est pas grand chose, mais - ... je reste un moment surpris, devant la réaction de Saruhiko à mon arrivée. J'pensais pas lui faire un tel effet, tiens.

« Putain, ne me fais plus ça… » Faire quoi ? Je fronce les sourcils, avant de lui passer à côté pour poser la boîte à côté de la tasse fumante. Il se débrouillera. « Je vais aller prendre des médicaments, je reviens… »

Je ne le quitte pas des yeux - et j'ai un léger sourire moqueur en lisant la frustration dans son regard. Bien que je dois admettre que moi aussi, ça me fait un peu chier. Surtout que j'étais venu là pour... pour "nous". Et que je le retrouve avec une sacrée fièvre. Ca aurait pu en être une autre... ... non, c'est pas moi qui ait pensé ça, hein.

Je me mords un instant la lèvre, avec la douce envie de le suivre - mais peut-être que ça ferait un peu trop, non ? Du moins, il doit bien être capable de se débrouiller tout seul. Il est chez lui, après tout. Et je pense en avoir fait assez à son égard.

« Aah... »

J'ai juste à l'attendre, à présent ? Je vais m'asseoir mollement sur son lit, regardant vaguement la pièce. Y'a rien de spécifiquement intéressant, de toute manière... je prends mon portable, pour regarder rapidement si je n'ai rien reçu - mais non, aucun message. Alors je me laisse retomber sur le lit, savourant cette chaleur agréable que Saruhiko a précédemment laissé. Une chaleur, et une odeur qui me fait... désespérément rougir. Noon. Non, non, non - je me redresse, avant de secouer négativement la tête. C'est quoi ce délire de réagir à mes choses aussi futiles, bordel ? Son odeur, son odeur...

Je tape un coup sur mon ventre, avant de regarder la porte. De toute manière, c'est pas d'aujourd'hui, que je l'apprécie, son odeur. C'est juste... tous ces souvenirs. Tous ces bons moments. Notre relation depuis le départ - il a fallu péter un câble à ce point pour se retrouver ? Comme déjà dit, c'était pathétique. Mais... si ça a permis...

... oï, il est pas un peu long, le singe, là ? En plus je divague à rester tout seul. Et sa tisane va refroidir - au pire, c'est moi qui vais la boire et il se sentira niqué.

Je me relève, tirant un peu sur mon pull pour le remettre en place. Et quitter la pièce pour partir en direction de la salle de bain, surpris d'entendre l'eau couler. Il a décidé de prendre une douche ? Je pousse la porte, ressentant une fine inquiétude malgré tou- ... POURQUOI JE FAIS CA ALORS QU'IL EST PROBABLEMENT A POILS ?!

Mais c'est une toute autre vision, qui me laisse clouer sur place. Et qui m'arrache, je crois bien, une grimace digne de tous les temps. Qu'est-ce qu'il fout... habillé... dans la baignoire ?

« J'savais bien qu'la fièvre te faisait dire des conneries. Même si t'es déjà bien toqué à la base, on dirait, » je rajoute avec un rire moqueur, bien que... à moitié traumatisé que de le voir dans une telle situation. Non mais, il est sérieux ? « J't'ai dit que t'avais besoin de repos, » je dis, peut-être un peu plus calmement. Un peu plus gentiment, aussi - avant de m'accroupir devant la baignoire, et glisser une main dans ses cheveux mouillés. Et... froids ?

Je passe une main dans l'eau de son bain. Et j'ai un sourire crispé. Je fais quoi, là ? Je le tue ?

« T'es complètement malade, Saru. Mais dans ta tête, ça va pas. Pas du tout. Sors de là, » je rétorque, avant d'aller prendre deux serviettes - et lui jeter un regard agacé. « Hn... enlève tes fringues. J'vais t'en chercher... des secs. J'espère juste que ta connerie est pas contagieuse, » je lâche, passant une main sur mes lèvres. « Imbécile... » je siffle entre mes dents, avant de quitter la pièce pour le laisser faire. Et d'aller pour récupérer, donc, des vêtements. Merde, j'étais pas venu pour jouer la nourrice, moi !

Spoiler:

Après un petit instant, je ressors ma tête de sous l'eau puis j'inspire profondément. M'ouais, c'est apaisant finalement ce bain froid. Je pensais que ce serait idiot de faire ça, mais en final, je me sens déjà mieux. Enfin, j'ai beau me sentir mieux, la prochaine fois, je prends des médocs, car je n'ai pas l'intention de ressauter dans un bain gelé. En parlant de médocs, va falloir que j'aille m'en acheter. Je soupire un peu en y pensant. Je me rends bien compte aujourd'hui que je manque de trucs dans mon appartement. J'ai peu de vaisselles, peu de meubles, peu de bouffes, peu de vêtements... Je n’ai presque rien en final.

« J'savais bien qu'la fièvre te faisait dire des conneries. Même si t'es déjà bien toqué à la base, on dirait, » Je tourne légèrement mon regard pour essayer de voir la petite silhouette rouge de Misaki. Je suis sûr qu'il va se demander si je suis sérieux à prendre un bain habillé. Enfin, pour une fois qu'entre nous deux, c'est moi qui a l'air plus con... Il peut bien me passer quelques commentaires. Du moins, il va se poser des questions jusqu'à ce qu'il touche l'eau. Peut-être qu'il va comprendre après ça que se mettre nu dans un bain gelé, ce n'est pas... Ce n'est pas... J'en sais que trop rien en fait.

« J't'ai dit que t'avais besoin de repos, »

Et moi je lui avais dit que j'allais revenir alors pourquoi n'est-il pas resté dans ma chambre ? Quoi que, quand j'y pense, c'est plutôt bien qu'il soit venu. J'aurais pu être nu dans le bain. Il est quand même entré... À l'évidence, Misaki à un petit côté pervers, mais ça, je le sais depuis qu'il a participé à mon petit manège ou j'ai pu le tripoter jusqu'à l'éjaculation. Comment oublier ce moment hein ? Je le laisse toucher mes cheveux puis il passe ensuite sa main sous l'eau.

Son visage crispé me donne envie de lui dire un genre de: "C'est froid ?", mais je m’en passe. Je crois qu'il n'a pas besoin de remarque pour comprendre que l'eau est gelée.

« T'es complètement malade, Saru. Mais dans ta tête, ça ne va pas. Pas du tout. Sors de là, » Il ferait "une maman" parfait. Mais bon, j'allais sortir de toute façon. Je me lève donc puis je vais vers lui. Je fixe le sol longuement sans ne lui porter aucun regard. Je me sens drôlement lourd. C'est sûrement du à toute l'eau que mes vêtements on épongé.

« Hn... enlève tes fringues. J'vais t'en chercher... des secs. J'espère juste que ta connerie est pas contagieuse, » Faire de la fièvre... Habituellement, c'est contagieux, mais je préfère me taire là-dessus. « Imbécile... » Je le regarde partir sans même essayer de le retenir ce qui me surprend.

Bref, doucement, j'enlève mon haut que je laisse mollement tomber sur le sol. J'enlève ensuite mon pantalon et mon boxer avant d'entourer ma taille d'une serviette. Maintenant, j'ai froid. C'est déjà moins désagréable que d'avoir chaud, mais mon torse et mes bras blanchâtres sont recouverts de frissons. Du coup.... bien... heu... je pointe. La vision que j'ai de moi grâce à mon miroir me trouble un peu. J'ai l'air encore plus malade dans cette position. C'est mon avis... Bon, après un petit instant, je vais rejoindre Misaki à ma chambre. Lorsque je l’aperçois, je l'approche puis je me colle à lui alors que lui, il est dos à moi. Je pose ensuite mes mains contre ses hanches.

« Pourquoi est-ce que t’es revenu ? » Je souris un peu. « Tu culpabilises pour m’avoir laissé la dernière fois ? » Je le lâche puis je vais m’asseoir sur mon lit. Je me gratte le torse puis ensuite je touche ma clavicule brûlé du bout des doigts. « Ah, Misaki… » Je lui souris un peu plus prenant un petit air provoquant. « Je t’ai manqué, c’est ça ? » Oui, j’ai un peu envie de le faire chier. Je me sens beaucoup mieux aussi, mais ma fièvre risque de bientôt revenir m’embêter. Je vais donc en profiter pour les petites minutes qu’il me reste.

Vêtements, vêtements... je serre les dents, avant de rentrer dans sa chambre, légèrement agacé. Pourquoi ce singe est-il capable d'être aussi stupide ? Un bain d'eau froid, ben voyooons ! Rien de mieux pour empirer la situation. Bordel. Et ce n'est pas lui le premier, à généralement me retenir sur des actes qu'il juge inutiles ? ... enfin, était. Le Saruhiko... d'avant.

Je me mords la lèvre, avant de secouer la tête pour chasser ces mauvaises pensées. Non, non. De toute manière, on ne sait pas vraiment... du moins, je ne sais pas vraiment comment ça va tourner, cette histoire. Ni... ce qu'il est. Lui. Est-ce qu'il a... changé ? Je veux dire, excepté ses provocations... non. Bien sûr qu'il a changé. Il fait parti des Scepter 4, maintenant. Il n'a plus vraiment à voir avec ce monde que l'on partageait, avant. ... et puis c'est quoi, ce genre de pensées que j'ai ?

J'ai un soupir, avant d'ouvrir un tiroir, disposé de vêtements. Des chemises. Des chemises... c'est vrai que ça lui va bien, les chemises. Mais j'suis sûr qu'avec un T-shirt... je rougis, avant d'attraper le premier habit qui me tombe sous la main, et de partir à la recherche d'un pantalon.

Avant de... ... Saru... Je serre les dents, avant de refermer brutalement le tiroir. Merde, à le sentir contre moi, ça me... ... ça me gêne. Et j'essaie de me concentrer sur ma respiration, que je sens dangereusement commencer à prendre un rythme... plus rapide que la normale.

« Pourquoi est-ce que t’es revenu ? »

Pourquoi... ? J'ai un frisson désagréable, à cette question.

« Tu culpabilises pour m’avoir laissé la dernière fois ? »

... j'ai un rictus... douloureux ? Bien sûr que je m'en suis voulu. D'être parti de cette manière - mais merde ! Qu'est-ce qu'il voulait que je fasse d'autre ?! J'me voyais très mal attendre qu'il se réveille à mes côtes, l'embrasser pour le saluer après cette nuit, ou, ou, que sais-je, lui préparer le petit déjeuner, et... non. Non. Le traumatisme était trop lourd. Au pire, à part le détester l'instant d'après qui aurait suivi son propre réveil, ça n'aurait rien donné, je crois.

... et j'avais pas envie de... ... hein ? Je passe une main sur mon front, perturbé par mes propres pensées. Bref. Qu'importe. Je finis cependant par me retourner vers lui. Et qu'il prononce mon prénom avec son sourire à la con.

« Je t’ai manqué, c’est ça ? »

...

Excepté son sourire...

« H-habille toi ! » je rétorque, avant de lui balancer sa chemise à la tronche. Et de détourner la tête pour chercher de quoi il puisse enfiler un bas - genre un boxer, et un pantalon, tiens. Merde, merde, merde. J'ai une grimace, en voyant que j'ai trouvé un peu trop vite ce que je cherchais - mais j'ai pas envie de me retourner, putain ! J'dois juste être... r... rouge... comme... putain...

Je serre les dents, avec la violente envie de m'en coller une. Pourquoi est-ce qu'il... me fait cet effet là ? Au juste ? Surtout que de le voir ainsi, c'est... c'est rien.

Je me laisse retomber sur le sol - précédemment accroupi pour fouiller le tiroir sur bas, en fait, donc j'ai juste basculé en arrière -, avant de refermer le tiroir d'un coup de pied. Faisant vaciller légèrement le meuble.

« C'est pas une question de "revenir", » je commence, avant de ramener mes jambes contre moi. Sans me tourner vers lui. Sans le regarder. Juste en fixant la poignée du tiroir, juste devant moi. Toujours avec son pantalon en main - le boxer, il ira se le chercher tout seul. « Je... j'avais... ... tu me manquais. » Ha... j'ai l'impression que d'avoir dit ça, ça m'a brûlé la langue. La gorge. Les cordes vocales. « M- mais vas pas croire que c'est par rapport à ce qu'on a pu faire ! »

Ce que je dis, agacé. En m'adressant toujours au meuble.

Avant de me relever, et de le regarder de nouveau - et juste lui tendre son pantalon. Ne fixant rien qu'autre que son visage. Exprimant clairement un certain... agacement.

« Alors arrête de t'imaginer que je suis venu pour autre chose. C'est... toi. »

Toi quoi ?

Je serre les dents, crispé. Parce que j'en sais rien.

Spoiler:

Spoiler:

« C'est moi qui n'arrête pas de me faire des idées... C'est ça ? » 

... des idées ? J'ai une grimace, le laissant s'habiller librement. Juste en fixant un point de la pièce, un peu perturbé par sa phrase. Il n'a pas compris ce que je voulais dire, ou... ? ... non. Sinon il ne l'aurait pas pris de la sorte. 

 ... grimace qui s'accentue, alors que Saru vient poser ses doigts sur mes joues. Pas que le contact soit désagréable, mais... 

« Tu sais Misaki, le sexe c'est une vraie drogue et tu ne l’avoueras sûrement jamais, mais tu en es dépendant. » 

« Que- ... ?! » 

J'ai un mouvement de recul - auquel il ne fait apparemment pas attention. Espérons que ce soit de même pour mes joues cramoisies, hein ?... putain. Pourquoi il me parle de ça, d'abord ?! J'voulais juste lui dire ce que je pensais, pas qu'il parte dans un délire tordu !

« C'est moi qui n'arrête pas de me faire des idées, mais de ton côté, tu joues le petit timide qui refuse d'accepter les effets que je peux lui faire. Il n'y a pas trois minutes, tu n'osais même pas me regarder. De plus, tu rougis et tu évites des sujets. Tu te colles après à moi et tu fais parfois des sous-entendus. »  

Je serre les dents, soutenant cette fois-ci son regard. Même si la gêne me colle encore aux joues, là, c'est un sentiment de colère, qui commence à grimper.

« Tu n'as jamais pensé que cette façon d'agir pourrait m'exciter ? »

« ... » 

Et qui explose.

Mais il ne me laisse pas le temps de réagir, que ses mains m'arrachent un frisson - et que je ferme les yeux en le sentant me plaquer contre le mur, et - ... merde, merde. Je me crispe. Clairement. Qu'il me fasse quoi que ce soit... non. Non, j'ai pas envie. Pourquoi est-il devenu aussi brusque, maintenant ?! 

« Pour que je puisse me faire des idées, il me faut au moins de quoi m'en faire. Il n'y a pas que moi qui intègre des trucs pervers, car on est deux dans cette histoire. Si tu veux que j'arrête de me faire des idées, il va falloir que t'arrête de jouer l'innocent.  » 

Et qu'il me lâche. Et m'embrasse sur le front ?... 

« Tu vas finir par me rendre agressif... »


... j'ai une grimace, ma respiration trop rapide commençant légèrement à me monter à la tête. Serrant le poing, avant de fermer les yeux. 

« Imbécile... » je maugrée, la voix lourde de sens - de toute sa petite scène, que j'ai juste envie de le tuer. Le faire brûler sous mes yeux. Non, exploser. Qu'il crève vite. « T'es vraiment chiant. Tu devrais juste te recoucher, » je lâche, avant de poser mon regard sur son lit. Puis de nouveau sur lui - contenant ma colère. « T'as... t'as besoin de repos, Saru. Je repasserai demain, » je conclus, avant de détourner le regard, gêné. Pas de la gêne, gêne, mais juste... ça m'emmerde, d'avoir ce... ce besoin de m'inquiéter pour lui, malgré tout. Alors que j'ai vraiment envie de l'assassiner - d'où la raison que je préfère passer outre cette conversation. De toute manière, la fièvre doit le faire déconner. Et j'ai oublié ce qu'il m'a dit. ... je crois que c'est mieux ainsi. « Et t'as intérêt à vite te rétablir. Mais sans... sans refaire ton délire de la douche, okay ? » 

Spoiler:

« T'as l'intention d'arriver vers quelle heure demain ? »

L'heure ? Je me mords la lèvre, avant de réfléchir un instant. Probablement dans la soirée - vu que je passerai l'après-midi à Homra... et hors de question que je sacrifie Homra pour ce singe ! Mais après, c'est pas comme si j'avais une heure précise... peut-être avant manger ? Comme ça, on pourrait manger ensem- ... hm.

Ca me fait sincèrement bizarre, de voir... de le voir... de cette manière. C'est vrai qu'avant, ça ne m'aurait pas posé de problème - d'être content d'être avec lui, de passer du temps avec, ou bien encore de manger ensemble. Mais là, pour être franc, j'ai... un peu de mal. Et pourtant... 

 « Tu veux faire quelque chose en particulier ?.. À moins que t'ais envie de rester avec moi dans mon appartement. Je préfère éviter les grosses sorties et ne pense même pas à me faire aller chez Homra... »
 
... je lui lance un regard mauvais, sentant une pointe d'agacement. Ah ! Comme si j'allais faire venir ce traître à Homra ! Et qu'importe ses excuses. Pour moi, il a trahi Homra, il a trahi Mikoto-san. Rien de plus. 

Mais je passe outre, avant de m'approcher de lui. Et m'asseoir sur le matelas, une grimace aux lèvres. Vraiment, il était obligé d'avoir de la fièvre aujourd'hui ? ... 

« On se commandera un truc à manger, demain soir, » je maugrée, avant de me pencher vers lui. Pour l'embrasser tendrement - et me retirer assez rapidement. Pas envie d'éterniser ce baiser et encore moins de chopper c'te merde qu'il a réussi à avoir.


Même si je dois avouer que j'ai bien encore envie de- ... non, non, tais-toi. Que je n'en dise pas plus... mais je crois que c'est trop tard, au niveau de mes joues. Elles me saoulent, celles-là...


J'ai un soupir, avant de regarder vers la porte de sa chambre. Puis l'autre singe étalé sur son lit. Me mordre l'intérieur de la joue, avant de froncer les sourcils dans une mimique... boudeuse, peut-être ?


« Dépêche-toi de te rétablir, Saru. » 


Ce que je dis, avant d'esquisser un sourire tendre. Rapidement me détourner, et quitter la chambre - pour rejoindre le salon, blabla, tout le trajet jusqu'à pouvoir rentrer chez moi. J'ai légèrement hâte d'être demain. Légèrement. Parce que si la hâte est légère, la non-envie est plutôt lourde. Comment ça, j'essaie de me convaincre tout seul ?!