C'est quoi ça ? Un interrogatoire ? Ma parole, vous êtes pas des petits rigolos, à ce que je vois… Vous ne verrez chez moi que deux facettes de personnalité bien distinctes ; la belle demoiselle dont l'humeur est aussi changeante qu'imprévisible et la sombre adulte dont la noirceur d'âme n'a d'égal que son côté philosophe.

Dans la première personnalité, comme je viens tout juste de le dire, mon humeur change tout le temps et parfois même sans raisons. On ne voit jamais deux fois la même expression dans une même heure quand on me côtoie souvent. En un instant, je pourrais passer de super joyeuse et souriante à rancunière et boudeuse. Et malheureusement pour vous, je possède aussi un très mauvais caractère, alors gare à vous si vous faites exprès de m'irriter l'esprit. Dans ces cas-là, il y a des risques que je saute sur vous, comme une petite sauvage. Oui, j'avoue que j'ai parfois une légère tendance à trop me laisser emporter par mes émotions, mais je n'y peux rien si je suis comme ça moi *boude* Désolé, il m'arrive parfois de m'emporter ainsi sans que je le veuille vraiment. Enfin, je ne vois pas pourquoi il faudrait en faire un drame. Bon et si on parlait de.. comment les gens appellent ça déjà ? Ah oui ! De liens et de confiance ! Personnellement, je ne fais pas confiance facilement à quelqu'un. Il me faudra toujours un peu de temps pour voir si le lien perdure, sauf si la personne en question a fait ses preuves. Pour ceux-là, je me jetterais au feu et même faire preuve de violence inouïe pour les protéger, parce qu'ils sont alors importants pour moi. Alors, la personne qui m'a joué un mauvais tour me le paiera tôt ou tard, d'une façon ou d'une autre. D'ordinaire, je déteste qu'on me donne des ordres, mais je me contente d'obéir, parce que j'ai la flemme de me désobéir. Bon ensuite... on dit que la curiosité est un défaut et une qualité à la fois et je ne fais pas exception à la règle. Quand quelque chose m'intéresse, je m'y intéresse à fond et je cherche toujours à en savoir plus. Pratique pour récolter des informations... et pour m'attirer des ennuis aussi. Bon c'est arrivé une fois ou deux, mais c'est du passé tout ça ! Et je ne dirai rien là-dessus !

Bien... Maintenant que s'est fait, il reste la deuxième partie de ma personnalité, plus ténébreuse que la première. Cela se voit très facilement, quand on observe mes paroles et le ton de ma voix. Ici, mes pensées les plus sombres remontent des profondeurs abyssales de mon être intérieur. Je mets alors à philosopher et à dire des choses que je n'oserais jamais dire sous l'influence de ma première personnalité. C'est là que sort mon côté sadique et mon côté ''vampirique'' dans l'âme. À me voir, on ne se douterait pas de la force ardente qui sommeille en moi. Une défaite pour moi est inacceptable, c'est pour ça que je ne suis pas du genre à me laisser abattre ainsi sans résistance. J'aime résister avec énergie à mes ennemis présumés et aux situations qui me sont défavorables et je lutte pour reprendre le dessus sur une situation. Tôt ou tard, il me faut ma revanche, quand cela arrive. Oui, je suis rancunière, mais pas au point d'y laisser ma peau. Je ne suis pas une lâche, mais je ne suis pas une idiote non plus. Si je meurs ou si je suis blessée, je ne pourrai pas l'avoir ma revanche, vous ne croyez pas ? Bien que je sois franche et ouverte, je ne livrerai jamais à personne le secret de ma vie ni mes pensées les plus intimes. Ceux et celles qui essayeront de les découvrir peuvent faire une croix sur moi. Enfin, tant qu'on ne me déçoit pas, je reste un compagnonne assez charmante je crois, jusqu'à preuve du contraire. Lorsque vient le temps d'être sérieux, je sais le faire sans aucun problème. J'aime participer aux situations les plus critiques, afin de m'amuser un peu. À ces moments-là, j'observe et je fais ma propre opinion sur ce qui se passe, avec mon bon jugement. Les autres voient que je suis paisible et ont l'impression que je suis la maîtrise de soi en personne, en tous temps. Bien sûr, je ne suis pas comme ça tout le temps au fond de moi, mais en surface, je reste impassible quand bien des personnes ont depuis longtemps perdu la tête. Sinon, j'aime bien philosopher sur le sens de la vie et sur n'importe quel autre sujet, tant qu'il m'intéresse bien sûr. On dit souvent que je suis trop mature pour mon âge, même plus jeune encore, mais personnellement, je ne me sens pas spécialement plus mature qu'une autre personne. Jamais, je n'oserai parler ouvertement de moi-même ou des choses qui me touchent au plus profond de moi à quelqu'un, peu importe qui il est. Premièrement, parce que je n'ai pas vraiment l'habitude de le faire et deuxième, parce que je n'en vois pas l'intérêt de le faire. Il faudrait vraiment que j'aie vraiment du temps à perdre pour que cela arrive. C'est pour ça que je préfère garder tout pour moi plutôt que d'en parler à qui que ce soit.

Alors, je crois que j'ai fait pas mal le tour.. Hmmm... Que dire d'autre sur moi ? Bon déjà, ma plus grande faiblesse est que je rougis assez facilement des joues et ce, peu importe la raison, la situation ou même la personne qui arrive à me mettre ainsi. Cela peut devenir un grand désavantage pour moi, quand vous l'utilisez bien. Il arrive même que je finisse par m'évanouir et par perdre conscience, tout juste devant vous, dans les pires cas. Sinon, j'aime les choses sucrées ainsi que la bonne viande (je suis une vraie carnivore, dans tous les sens du terme hehe *sbaff*). J'adore les félins, les lapins et les petites créatures mignonnes, sans oublier dormir en paix, la pluie et la nuit, où je peux regarder la lune et les étoiles à mon aise. Oh et dernière petite chose sur moi pour finir ! À cause d'un certain incident dans mon passé, je n'ai qu'une seule peur ; celle de lier mon coeur avec quelqu'un d'autre, mais je ne vous dirai pas pourquoi nyah ♥ Bon, maintenant que je vous ai tout dit, je peux y aller ? Je suis fatiguée moi !! Je n'ai pas pu fermer l'oeil de la nuit, hier !!

Quoi ?! Encore de la paperasse ?! Vous n'avez vraiment rien de mieux à faire dans la vie ? Ah, ce n'est pas de mes oignons ? Et c'est obligatoire ? Bon, je vais la faire votre fichue paperasse, mais j'espère que ça sera vite terminé ! J'aimerais bien aller faire une sieste moi... Et puis, vous êtes pas aveugle à ce que je sache non ? Décidément, je ne comprendrai jamais les gens normaux… Bon, donnez-moi un instant, le temps que je me regarde dans le miroir... Alors…

Alors… À première vue, j’ai des longs cheveux non attachés d’une couleur parfaitement banale. *silence* Un simple brun qui n'a rien d'extraordinaire. Ça s'est la couleur normale de mes cheveux, mais quand je suis avec les gens de la Homra, je prend le soin de mettre une perruque qui a la même coiffure que mes vrais cheveux. D'ailleurs, je l'ai pris dans un beau rouge clair ! La couleur est si belle que je n'ai pas pût m'en empêcher ! J’imagine que ça doit me donner un petit côté intéressant quand on me regarde. Mes sourcils, ben… Ils sont minces et noires, rien de plus commun quoi. Quant à mes yeux, ils sont d'un bleu bien prononcé comme si j’avais une paire de saphirs en guise d’yeux. Huhuhu… Je vois que je n’ai apparemment pas de cicatrices sur les parties apparentes de mon corps de couleur claire qui semble d’allure féline pour mon 1m68 et mes 58kg. La forme de mon visage me fait penser un peu à un cœur élégant, je trouve. Pour le reste, il n’y a pas grands choses à dire. Un cou ni trop long ni trop large, un petit nez et une bouche avec des lèvres normales. Je déteste ce qui est commun, mais bon, on peut pas avoir la crème et les fesses de la crémière comme on dit (sauf quand on manipule hehe x3). Ensuite, que vois-je d’autre ? Ah, mes épaules ne sont pas trop larges et sont même un peu arrondies qui se poursuivent avec des bras minces et des mains aux doigts délicats. Ma silhouette est la première chose qui doit quand même se remarquer au loin. En effet, je dois dire que les courbes qui forment mon corps sont assez généreuses. Et quand je parle de ''généreuses'', je veux dire qu'elles sont bien élégantes et harmonieuses. Enfin bref, passons à la suite voulez-vous ?

Étant donné que je suis une femme et non un homme, il y a un détail que je ne dois pas oublier, au risque de faire de ma propre personne une planche à pain. Et oui, comme n'importe quelle femme sur terre, j’ai une poitrine bien généreuse, selon mon point de vue (s'il en avait été autrement, se serait vraiment dommage, pas vrai ? xD bon ok, je me tais) Ce n’est là encore qu’un autre atout pour la manipulation, hehe… Après, mon corps n’a rien de bien spécial à mes yeux. Un ventre plat, des hanches pas trop larges, des jambes fines, des pieds d'allures corrects et un petit derrière de taille normale. Je n’ai rien d’autre à dire là-dessus. Bien que cela ne fasse peut-être pas partis du physique, il reste à dire que ma voix n'est juste ni trop grave ni trop aiguë, ce qui me donne presque un air de neutralité quand je parle sérieusement et avec calme. J'aime bien la changer un peu quand je parle aux gens, des plus farfelues aux plus sérieuses en passant par les plus sensuelles et par les sadiques. On peut dire que la nature a été vraiment bienveillante pour mon physique. Quand on manipule les gens, le physique aide toujours un peu non ? *regard qui fuit* Bien sûr, je n'ai pas décrit que j'avais une queue, des oreilles pointues ou des flammes de couleur sur moi, vu que chronologiquement parlant, je ne sais pas encore que je suis à moitié-humaine et que mes pouvoirs ne se sont pas encore réveillés.

Et finalement, mon style vestimentaire ! Je ne vous parlerai pas de mes vêtements en civil, parce qu'ils n'ont rien de bien intéressant, si vous voulez mon avis. Mais, il me reste au moins la tenue que je porte tout le temps quand je suis avec les gars de la Homra. Elle se compose d'un paire de baskets noires ainsi que d'un jean bleu troué au niveau des deux cuisses et de la jambe droite et qui tient en place avec une ceinture de cuir brune. Ensuite, pour les bras, j'ai une paire de longs gants fait dans un tissu noir et qui tiennent en place grâce à deux anneaux placés sur les poignets et les bras, tout près des épaules. Allez, il ne me reste que le haut à décrire ! J'enfile en premier une courte camisole noire sans manches dont les bords sont un peu ondulés. On la peut voir dépasser un peu en avant et dans le dos, quand je mets le morceau suivant. Et au final, j'enfile un haut tout blanc sans manches qui s'étend plutôt sur le cou et qui est tenue en place pour un collier de métal gris dont l'ouverture rappelle le signe du Yin et du Yan. Ainsi mon dos et mes épaules sont laissés à l'air libre, sans que le haut se déplace. Puis, sur le devant, on y voit la fermeture éclair noire où les deux crochets gris le tiennent bien fermé, au grand désespoir des pervers. Le bas de ce vêtement blanc s'allonge ensuite jusqu'en haut des cuisses, en avant et jusqu'aux genoux, en arrière. Ces deux parties se séparent également en deux, formant un sorte de queue-de-pie en arrière et leur bout est tout ondulé à cause du fil tout noir qui lui donne cet effet. Bon, c’est fini maintenant ? J’ai pas que ça à faire, vous savez. J’ai des heures de sommeil à récupérer moi… Non mais…

Bon sang ça ne finit jamais ces trucs d'administration ?! J'en ai marre moi ! Vous voulez que je vous dise quelque chose ? Très bien, je vais vous le dire.

« Le passé. Une chose à laquelle on ne peut absolument rien n'y faire. Tout ce qui était fait ne pouvait être changé. Tout ce qu'on avait perdu par le passé, ne pourra jamais nous revenir dans les mains. Une fois qu'une chose est perdue, elle ne peut être récupérée. La seule chose qui reste à faire, c'est d'avancer en laissant le passé derrière nous. Pourtant, le passé finit toujours par nous rattraper et c'est là que les ennuis peuvent vraiment commencer. »

Bon, je ne vous dirai rien de plus, alors je vous laisse. Bye ! *s'enfuit au loin, avant de se faire ramener par le staff* Quoi ce n'est pas assez ? Vous en voulez plus ? Très bien alors, je vais tout vous raconter, mais ne venez pas vous plaindre si vous vous endormez après !

Bon, déjà pour commencer, je ne sais rien sur mes origines. Jamais je n'ai connu mes parents biologiques et pour tout vous dire, cela ne m'intéresse guère de savoir de quel genre ils étaient. Oui, parfois, il m'arrive de m'interroger là-dessus, mais cela ne va jamais bien loin. Ne me demandez pas pourquoi je ne m'y intéresse guère, parce que je n'en sais rien moi-même. Je suis comme ça, c'est tout. D'après ce qu'on sait sur moi, on m'aurait trouvé à la porte d'un orphelinat, à Tokyo, le 12 novembre. On m'a nommé ''Hikari'' en raison du fait que la couleur de mes cheveux était apparemment éclatante comme de la lumière. Et mon nom de famille dans tout ça, vous me dites ? Attendez, j'y viens justement. Quoi qu'il en soit, j'ai été élevée là-bas pendant quelques années, avant de me faire adopter par un couple de parfaits inconnus. D'après les papiers qu'ils ont signés, ils étaient officiellement mes parents adoptifs, mais je ne les ai jamais considérés comme tel, au fond de moi. Peu importe le nombre de fois, je n'arrivais à les voir comme ils l'auraient voulu. C'est justement d'eux que j'ai eu ''Yamiko'' comme nom de famille, bien qu'en fait, je n'ai pas vraiment envie de les remercier pour ça. Enfin bref...

Au début, tout allait très bien, jusqu'à ce que j'arrive à l'adolescence. J'ai commencé à développer un comportement plutôt rebelle et agressif. Ce qui m'apportait, bien évidemment, des désagréments quant à ses relations avec les autres. Cela se voyait tout particulièrement à l'école avec les élèves. Le problème n'était pas en soi les cours donnés par les professeurs ni même de mes résultats scolaires qui étaient tout à fait acceptables. En fait, c'était plutôt que je n'arrivais pas à m'entendre avec tous ces jeunes de mon âge qui étaient... comme le dire de manière si poétique ? Ah oui ! Ils étaient d'un ennui mortel. Comme je passais beaucoup à être toute seule dans mon coin, je les regardais aller sans vraiment m'en soucier. Malheureusement, j'ai vu bien des choses qui m'ont révolté et je sentais que je ne pouvais rester là sans rien faire. Cela risque de vous étonner, mais j'ai ma propre vision de la justice et c'est à cause de cette façon de voir les choses que j'ai laissé ma colère sortir de la mauvaise façon, à plusieurs reprises. Je me souviens de la fois où j'ai sauté au cou d'une chipie qui persécutait une de ses camarades de classe avec deux autres filles. Cette répugnante scène a pénétré dans mon esprit telle une lame glacée transperçant un cœur. Je ne sais ce qui s'est passé exactement, mais j'eus l'impression que quelque chose, qui alors était encore endormi jusqu'à maintenant, s'était réveillé tout au fond de moi. Une partie de moi-même dont j'ignorais totalement l'existence, jusqu'à ce moment. Personne ne m'avait arrêté, pendant que je frappais la chipie de toutes mes forces. Un peu plus et je la tuais involontairement, mais heureusement, j'ai fini par reprendre le contrôle sur moi et je l'ai lâché. Puis, elles sont toutes parties en courant, me laissant seule avec ma conscience. C'est compréhensible, remarque. Qui aurait voulu rester auprès de quelqu'un d'aussi violent et agressif que moi ?

Quand je suis revenue en classe, un peu plus tard, tous les élèves me regardaient avec de la peur dans les yeux. J'ai compris plus tard que s'était à partir de ce jour-là que tout le monde s'est mis à s'éloigner de moi. Ils avaient peut-être raison, en fin de compte, de me fuir ainsi. À force de garder tout cela en moi, j'ai fini par me mettre à haïr tout et chacun. Évidemment, je n'en disais rien, mais plus le temps passait et plus je me suis mise à les mépriser encore davantage. Cependant, la situation ne changea pas du tout, pendant les années qui suivirent. Le nombre d'actes de violence et de cours séchés s'accumulaient de plus en plus sur mon dossier d'élève. Bien sûr, je récoltais les conséquences de mes actes de violence, mais je m'en fichais complètement. Les professeurs ne savaient plus quoi faire et ils ne pouvaient que tenter de me faire réparer mes erreurs, ne pouvant absolument rien faire de plus. Pourtant, avec un tel comportement que le mien, s'était comme tenter de marcher sur l'eau ; c'est-à-dire impossible. Si bien qu'on n'arrive plus à les compter précisément, frôlant le renvoi plus d'une fois. Mes soi-disant parents adoptifs ne savaient plus du tout quoi faire de moi, eux non plus. D'ailleurs, ma relation avec eux détériorait elle aussi. Les disputes étaient devenues plus fréquentes et intenses avec le temps. En fait, on se disputait pour tout et pour rien. Bien souvent pour des conneries quelconques que je ne citerai pas. En gros, j'ai vécu dans une douloureuse et triste solitude, mais je m'y suis habituée, au final. Puis, le lien entre mes parents et moi a fini par se briser en mille morceaux, comme du verre.

J'étais installée à table avec ces derniers, pendant l'heure du dîner et tout allait bien, pendant qu'ils parlaient de choses insignifiantes qui ne m'intéressaient guère. Malheureusement, ça n'a pas duré bien longtemps, parce que la chicane a éclaté d'un seul coup. Tout ça à cause de cette stupide conversation concernant mon avenir et mon obsession pour la musique. Je voulais devenir une artiste, mais eux voulaient que je fasse un métier plus ''noble'' comme médecin ou avocat. J'ai vu rouge, à ce moment-là et j'ai quitté la table en leur criant : « C'est moi qui choisi mon avenir et pas vous ! Vous n'êtes pas mes vrais parents pour me dire comment je devrais agir ! Et d'ailleurs, je ne vous ai jamais vu comme tels ! Tout irait tellement mieux aujourd'hui, si vous ne m'aviez pas adopté ce jour-là ! » Je suis aussitôt partie m'enfermer dans ma chambre, après en avoir fait claquer la porte. J'avais de la misère à respirer, tant que ma gorge se serrait et me faisait mal. J'avais tellement envie de vomir devant leur manière de voir les choses était ridicule. J'avais envie de partir d'ici et de ne plus jamais revenir.

Je me suis laissée tomber sur le plancher de ma chambre, où je me suis endormie après avoir versé silencieusement des larmes de rage. Quand je me suis réveillée, il était déjà très tard. Mes soi-disant parents devaient être au lit à l'heure qu'il était. Je me redressais, alors que l'idée de ficher le camp de cet endroit me revint à l'esprit. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? C'était ça la solution à tous mes problèmes ! C'est donc avec la conscience tranquille que j'ai rassemblé discrètement toutes mes affaires -dont ma guitare, mes partitions et les accessoires qui venaient avec- pour partir sans perdre un instant de plus. Quand j'ai posé pied hors de la maison, le ciel était recouvert de sombres nuages gris d'où s'échappaient de lourdes gouttes de pluie. J'affichais un petit sourire satisfait, parce que j'avais l'impression que ce sombre firmament était en train de pleurer avec mon cœur brisé. Puis, j'ai marché pendant un très long moment sans savoir exactement où j'allais et sans même m'arrêter un moment, jusqu'à ce qu'un petit miaulement n'attire mon attention.

J'ai tourné la tête pour voir un petit chaton noir marchant tout seul sous la pluie. Il n'avait pas le moindre collier, alors j'en ai déduis qu'il était un chat abandonné par ses propriétaires. Le pauvre... je ne sais comment l'expliquer, mais quand je l'ai vu, j'ai eu le sentiment de me voir en lui. Lui et moi, on était un peu pareil, sous un certain angle. Son regard était si triste que je n'ai pas pu résister et je l'ai pris avec moi. Je me sentais mal de le laisser ainsi sous cette averse torrentielle. Après un moment de marche qui m'avait semblé durer des heures, je me suis arrêtée près de la porte d'un bar -dont je n'avais pas encore vu le nom. Je n'avais pas envie de rentrer à l'intérieur, vu que ce n'était pas mon intention. Le chaton dormait tranquillement dans la veste que j'avais sur le dos, collé à moi et je le regardais faire en souriant. Il semblait si bien. À force de l'observer, j'ai fermé les yeux quelques instants, avant de m'endormir au pied de la porte, au final.

C'est le ronronnement du petit chaton qui m'a réveillé, le lendemain. J'ai ouvert tout doucement les yeux pour le voir endormi à côté de ma tête. Je me suis redressée pour frotter mes petits yeux encore embrouillés par le sommeil et j'ai jeté un regard sur l'endroit où je me trouvais. Il était évident que j'étais allongée sur un canapé rouge, mais je ne reconnais nullement les lieux. Mais qu'est-ce qui s'était passé ? Où étais-je exactement ? C'est là que j'ai entendu une porte s'ouvrir et plusieurs voix s'élever dans l'air. Assurément, j'ai regardé en direction de ces dernières, apercevant plusieurs inconnus entrer dans la pièce. À peine entrés, ils ont vu que j'étais réveillée et à mon grand étonnement, ils se sont occupés de moi, l'un d'eux disant qu'il fallait être gentleman avec les belles demoiselles de mon genre. « D'accord, mais la prochaine fois... regarde la personne dans les yeux, quand tu dis un truc du genre. Mon regard est plus haut, mec. » C'est ce que j'ai fait remarquer au gars qui avait le regard un peu trop penché vers ma poitrine, avant de rougir en essayent de trouver une excuse quelconque sous le rire des autres.

Oui, je ne les connaissais pas, mais... ils me donnaient l'impression d'être une grande famille unie. Ils avaient une si belle énergie qui se dégageait d'eux. Pour la toute première fois, je me sentais bien auprès de ces personnes qui semblaient être si solidaires les uns avec les autres. Je n'ai pas cherché plus longtemps et j'ai attendu le bon moment pour demander de rester avec eux. Pour une fois que je pouvais faire un choix de ce genre, alors j'ai sauté aussitôt sur l'occasion. Je voulais avoir une famille, sentir que j'étais enfin acceptée par quelques personnes et d'avoir envie de protéger les seuls êtres qui avaient donné un sens à ma vie, qui était si vide jusqu'à présent. Voilà comment j'ai intégré l'Homra. Vous savez tout, maintenant. Bon, c'est fini ? Je voudrais bien aller dormir, si c'est possible.